Kiki Smith
Depuis le début des années 1980, l’œuvre de Kiki Smith établit des analogies entre des techniques variées (dessin, sculpture, peinture sur verre) et le vivant. Sa production, marquée par un univers fantastique et l’art médiéval réagit avec une certaine viruence à son époque.
Fille de l’actrice et cantatrice Jane Lawrence et du sculpteur Tony Smith, Kiki Smith a passé son enfance dans le New Jersey. Sa première approche de l’art au cours de l’adolescence s’est faite avec son père qu’elle aide à réaliser les maquettes en carton de ses sculptures. Elle s’installe à New York en 1976. Elle commence alors à fabriquer des objets peints, en bois et en plâtre, qui reproduisent des fragments du corps humain et des objets de la vie quotidienne – radios, appareils photos, paquets de cigarettes. Kiki Smith envisage le corps comme le vecteur du savoir, de la croyance et de récits qui sont marqués par son éducation catholique et son engagement féministe. Souvent violentes et provocantes, nombre de ses œuvres des années 1980 sont en relation avec les grandes questions du temps. Au milieu des années 1980, en pleine crise épidémique du sida, elle signe des travaux autour des fluides corporels (Game time et ses douze bocaux de sang). Les excrétions, les excréments et les humeurs du corps sont représentés sans détour dans des sculptures comme Pee Body(1992), Train (1993), ou Trail (1992). Engagée politiquement, elle fait régulièrement référence au corps féminin conçu comme terrain de combats.
