Gerhard Richter

© Gerhard Richter. Photo Fondation Louis Vuitton / Martin Argyroglo
- Lieu
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Espace Louis Vuitton Beijing
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China World Mall South Zone W. Bldg. 1 Jianguomenwai Ave.
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Beijing
- Tél.
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T. +86 216 1332 856
- Horaires
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Ouvert tous les jours de 11h à 19h
À l’occasion de son inauguration, l’Espace Louis Vuitton Beijing est heureux d’annoncer une exposition inédite consacrée à l’artiste allemand Gerhard Richter. Cette exposition fait partie du programme « Hors-les-murs » de la Fondation Louis Vuitton qui a pour mission de dévoiler des œuvres jamais exposées de la collection dans les Espaces Culturels Louis Vuitton Tokyo, München, Venezia et Beijing. Cette initiative illustre la volonté première de la Fondation de monter des projets internationaux et de les rendre accessibles au public le plus large.
Depuis le début des années 1960, Gerhard Richter a composé un corpus d’œuvres paradoxales à mi-chemin de l’art figuratif et de l’art abstrait. Peintre de formation classique, Richter manifeste dans son œuvre une continuelle fascination pour la puissance de l’image et une relation durable et difficile avec la photographie. Dans ses premières œuvres, il peint des agrandissements de photographies en noir et blanc, souvent extraites de journaux ou de ses albums de famille qu’ils représentent uniquement dans une gamme de gris. Richter floute les sujets qu’ils représentent, s’écartant de la peinture figurative traditionnelle afin de séparer la peinture de la photographie. Pour lui, si chacun de ces moyens d’expression peut prétendre refléter ou exprimer la réalité honnêtement, ils ne suggèrent en fin de compte qu’une vision partielle ou incomplète d’un sujet et offrent une signification beaucoup moins objective qu’initialement prévu.
Si Richter s’est nourri des mouvements artistiques de la fin du XXe siècle tels que l’expressionnisme abstrait, le Pop Art, le minimalisme et le conceptualisme, il ne les a jamais complètement adoptés restant très perplexe devant leurs grandes idéologies artistiques et philosophiques. C’est ce que démontre son corpus extrêmement varié, notamment ses portraits, peintures de paysages et natures mortes tirés de la photographie, ses abstractions gestuelles et monochromes et ses grilles colorées où prédominent les thèmes du hasard, du réalisme et de l’abstraction.
En 2008, le Musée d’art national de Chine a présenté pour la première fois l’œuvre de Gerhard Richter avec une série de peintures datées de 1963 à 2007. Aujourd’hui, l’Espace Louis Vuitton Beijing invite le public à poursuivre la découverte de cet artiste internationalement reconnu. Richter est un artiste emblématique de la Collection de la Fondation Louis Vuitton, qui possède plusieurs de ses œuvres hautement significatives. Une salle entière lui fut consacrée lors de l’inauguration du bâtiment en 2014. Pour marquer la nouvelle exposition de Beijng il fallait à l’évidence montrer une version jamais exposée – Version VII – de l’œuvre kaléidoscopique de Richter, 4900 Colours (2007). Composée de 196 panneaux, chacun comprenant 25 cases colorées qui peuvent être disposées selon 11 configurations fondamentales, cette œuvre prolonge la recherche de l’artiste sur le colorfield painting, style de peinture sur lequel il travailla dès 1966 en reproduisant à grande échelle des nuanciers industriels produits par des fabricants de peinture. L’œuvre incarne la facture de Richter et sa quête constante pour finalement « désubjectiviser » la peinture. C’est la raison pour laquelle il nous a semblé important d’exposer un exemple emblématique de l’œuvre picturale de l’artiste puisque la peinture reste le moyen d’expression privilégié de la tradition occidentale.
La Fondation extrait aussi de sa Collection les œuvres Strip (920 -1), Strip (921-2) et Strip (921-5) (2011) qui révèlent davantage encore l’intérêt de l’artiste pour la relation entre peinture et photographie. Ces œuvres sont en effet réalisées à partir de tirages numériques d’agrandissements photographiques de peintures réalisées avec une raclette créées par l’artiste en 1990.
L'artiste
Gerhard Richter
D'abord héritier de la tradition académique enseignée aux Beaux-Arts de Dresde (alors en Allemagne de l’Est), Gerhard Richter s’est emparé de la photographie dès le début des années 1960 pour construire, dans la lignée du réalisme capitaliste de ses premières expositions, une réflexion sur la peinture et la finalité de l’art.
Marqué par l’expérience des années de guerre, il trouve dans ce médium une distance critique pour aborder des sujets où le politique et l’histoire sont étroitement liés à la sphère intime. Il reproduit tout au long de sa carrière des photographies de magazines et de journaux, ainsi que ses propres photographies – images de ses proches ou albums de famille –, et développe parallèlement une forme d’abstraction où coexistent grilles colorées, abstraction gestuelle et monochromes. Richter revisite ainsi, non sans distance ironique, l’histoire de la peinture, les thèmes romantiques et sublimes, l’abstraction géométrique ou lyrique. Plus qu’un parallélisme, cette coexistence entre figuration et abstraction apparaît comme une mise en abîme faisant écho à la profondeur matérielle de la surface grattée; et des éléments photographiés devinés par transparence, ou à celle, mentale, matérialisée par certains titres renvoyant à des atmosphères, des éléments naturels ou encore des prénoms. Loin d’être réductrice et conceptuelle, cette recherche de toute une vie trouve sa radicalité dans son hésitation entre effacement et dévoilement.
