Résidence de Pascal Dusapin – Concert de l’orchestre Utopia, direction Teodor Currentzis, Daniel Lozakovich

Musique 20.03.2026 et 21.03.2026

Complet

Tarifs
60€ à 80€
Horaires
20h30

Fondé en 2022, Utopia, le tout nouvel ensemble du chef d'orchestre iconoclaste Teodor Currentzis, ambitionne de réunir les meilleurs musiciens de 28 nationalités, autour d'un projet de « créer sans compromis ce que notre imagination musicale peut concevoir » (Diapason).

Amateur de création, au sens le plus large du terme, il n'aime rien tant que mélanger les esthétiques en programmant côte à côte une pièce contemplative de l'Estonien Arvo Pärt, inspiré par la musique orthodoxe du Moyen Âge et deux œuvres de Pascal Dusapin en résidence, dont la création mondiale de Flying River, son concerto pour violon interprété par le jeune virtuose suédois Daniel Lozakovich, une commande de la Fondation Louis Vuitton. Trait d'union entre la modernité de Dusapin et la spiritualité de Pärt, deux pièces de l'Italien Giacinto Scelsi, marquées également par l'expressivité de trames sonores richement développées.

Programme

  • Arvo Pärt
    Psalom

    pour orchestre à cordes (1985)

  • Pascal Dusapin
    Khora

    pour orchestre à cordes (version pour 30 cordes, 1997

  • Giacinto Scelsi
    Pranam I

    pour 12 instruments, contralto et bande (1972)

  • Giacinto Scelsi
    Anahit

    pour Violon et orchestre (1965)
  • Pascal Dusapin
    Flying River

    Concerto pour violon – Création mondiale (commande de la Fondation Louis Vuitton) 

Orchestre Utopia

Utopia est un orchestre international de festival dirigé par le chef d’orchestre Teodor Currentzis, qui cherche à réunir des musiciens du monde entier. Il est indépendant de toute autre collectivité ou institution sur les plans structurel, financier et organisationnel. Il a été fondé il y a plusieurs années, selon l’idée que le désir des musiciens de se consacrer à un sérieux travail de préparation et de recherche est tout aussi important que la maestria musicale si l’on veut nourrir des ambitions artistiques visionnaires. Utopia n’est donc pas un orchestre dans le sens usuel du terme, mais plutôt une communauté créative singulière, une équipe réunie autour de la même idéologie musicale. Des musiciens de dizaines de pays, du Canada au Japon en passant par la France et le Venezuela, participent à la création de chaque nouveau programme.

Les premiers concerts d’Utopia ont eu lieu en octobre 2022. L’orchestre a interprété des morceaux d’Igor Stravinsky et de Maurice Ravel dans certaines des plus grandes salles d’Europe, à l’instar de la Philharmonie du Luxembourg, de la Laeiszhalle de Hambourg, du Wiener Konzerthaus ainsi que de la Philharmonie de Berlin, qui soutiennent le projet.

Chaque année, Utopia imagine 3 à 4 nouveaux programmes, qu’il présente sur les scènes et dans les festivals parmi les plus grands d’Europe. Après ses débuts, Utopia a notamment joué la Symphonie no 3 et la Symphonie no 5 de Mahler, la Symphonie no 5 de Tchaïkovski, la Symphonie no 9 de Bruckner, l’oratorio sacré Passion selon saint Matthieu de Bach ou encore le Concerto pour violon de Brahms.

Depuis sa création, Utopia fait sa résidence annuelle au Festival de Salzbourg, l’un des plus grands au monde, où il a présenté Don Giovanni de Mozart-Da Ponte, mis en scène par Romeo Castellucci, ainsi que plusieurs programmes de concerts. Spécialement pour cette production, Teodor Currentzis a également réuni le Chœur Utopia, invitant 40 musiciens originaires de 14 pays à jouer dans des théâtres et des ensembles européens de premier plan.

En 2025, sous la direction de Teodor Currentzis, Utopia a participé à la première de l’opéra Castor et Pollux de Rameau, mis en scène par Peter Sellars, à l’Opéra national de Paris, et a donné un concert unique au théâtre antique d’Épidaure, l’un des lieux les plus incroyables au monde avec une capacité de 14 000 spectateurs. À l’automne, Utopia a interprété Ring Without Words de Wagner dans les plus grandes salles de concert d’Europe. Une tournée est prévue en mai 2026 avec la Symphonie no 1 de Mahler et le concerto pour violon de Berg.

Teodor Currentzis

Teodor Currentzis est le fondateur et le directeur artistique de l’Orchestre et du Chœur Utopia, et le directeur artistique de l’Orchestre et du Chœur musicAeterna. Il a été le chef d’orchestre principal de l’Orchestre symphonique SWR de 2018 à 2024. Teodor Currentzis est né en Grèce, où il a commencé à étudier la musique. En 1994, il est entré au Conservatoire d’État de Saint-Pétersbourg pour étudier auprès du professeur Ilia Moussine.

Avec ses ensembles, Teodor Currentzis effectue régulièrement des tournées en Europe et dans le monde, se produisant dans de nombreuses salles prestigieuses, comme la Philharmonie de Berlin, l’Elbphilharmonie de Hambourg, la Philharmonie de Munich, la Philharmonie de Paris, le Wiener Konzerthaus de Vienne, l’Auditorio Nacional de Música de Madrid, le Festspielhaus Baden-Baden et La Scala de Milan. En tant que chef d’orchestre et directeur musical, il a collaboré avec les plus grandes salles d’opéra, notamment l’Opéra national de Paris, le Bayerische Staatsoper de Munich, l’Opernhaus de Zurich, le Teatro Real de Madrid et le Théâtre Bolchoï de Moscou. Il a également travaillé avec des figures majeures du théâtre occidental moderne : Robert Wilson, Romeo Castellucci, Peter Sellars, Dmitri Tcherniakov, Theodoros Terzopoulos… Il est artiste résident au Festival de Salzbourg, à la Ruhrtriennale, ainsi qu’aux festivals de Lucerne et d’Aix-en-Provence.

Les œuvres de Mozart, Mahler, Beethoven, Tchaïkovski, Rameau et Stravinsky signées par Teodor Currentzis chez Sony Classical ont reçu de nombreuses récompenses musicales internationales : ECHO Klassik, Edison Klassiek, Japanese Record Academy Award et Opera Award du BBC Music Magazine. Il a également reçu l’illustre prix KAIROS de la Fondation Toepfer. Il a été décoré de l’Ordre grec du Phénix et s’est vu décerner le prix international du Musikfest Bremen.

En 2024, Teodor Currentzis a lancé son propre label, Theta, en collaboration avec Outhere Music. Le label doit son nom à la lettre grecque Θ (thêta), clin d’œil aux racines de l’artiste. Il explore le vaste répertoire interprété par ses divers ensembles, en commençant par Utopia. Ses premiers morceaux (la Symphonie no 9 de Bruckner et la Symphonie no 3 de Mahler) sont prévus pour 2025. Ces enregistrements ont été réalisés au cours de grandes sessions à la résidence créative de l’orchestre du Funkhaus Berlin, un complexe de studios reconnu pour son acoustique exceptionnelle.

Pascal Dusapin

Il y a beaucoup de questions dans la musique de Pascal Dusapin, à chacun d’y retrouver les échos de ses propres interrogations, les réponses masquées par l’écriture, ses émotions à l’écoute de cette musique singulière, organique, tour à tour éruptive, suspendue dans l’indicible, rugueuse, pensive, pleine de vitalité, butée, passant en un instant d’une tristesse noire à une cascade de rires triomphants, d’un grincement d’effroi à une avalanche fantastique qui devient fanfare débonnaire, embrassant tous les affects, sans peur.

C’est à l’âge de dix huit ans que Pascal Dusapin, né le 29 mai 1955 à Nancy, écoute Arcana d’Edgar Varèse, à l’Université de Vincennes. Sa vie bascule, il sait désormais que sa vie se confondra avec la composition musicale. Auparavant, il y eut l’éveil musical, au détour de vacances familiales un trio de jazz joue dans l’hôtel, il en revient avec l’envie de jouer de la clarinette, son père le mettra au piano. Puis à dix ans il découvre l’orgue, une déflagration émotionnelle qui perdurera au travers d’une adolescence chaotique et peu conforme. A grandir entre un petit village lorrain entouré de forêts et la banlieue parisienne, il ne choisit aucune obédience et se passionne autant pour Bach que pour les Doors, le free jazz et Beethoven, s’abreuvant des découvertes musicales propres aux années 70. Avec passion, il suivra les cours de Iannis Xenakis de 1974 à 1978, qu’il perçoit comme le dépositaire contemporain de Varèse. Xenakis est pour lui un maître à penser autrement qui élargit son horizon aux mathématiques et à l’architecture. C’est le seul enseignement qu’il suivra vraiment, sans doute parce que Xenakis ne lui demande rien mais lui donne toujours. Ses premières pièces, Souvenir du silence (1975), Timée (1978) trouvent l’écoute et le soutien des compositeurs Franco Donatoni et Hughes Dufourt. André Boucourechliev lui lègue de précieux conseils et des maximes qui resteront pour toujours des compagnes de route : « N’oublie jamais un instrument au fond de l’orchestre », « La sincérité n’est pas une valeur en art »…

En 1977 il remporte le prix de la Fondation de la Vocation et en 1981 celui de la Villa Médicis où il séjournera deux ans et écrira Tre Scalini, Fist, son premier Quatuor, Niobé. Il reviendra de Rome plus déterminé que jamais à vivre en composant, à composer en vivant. A l’été 1986 il écrit Assaï pour le ballet de Dominique Bagouet, grande rencontre humaine et artistique, dont la tournée le mènera de par le monde pendant des années.

En 1986, appuyé par Rolf Lieberman, il s’engage dans l’aventure de son premier opéra, écrit en étroite collaboration avec l’écrivain Olivier Cadiot, Roméo & Juliette : un détournement d’intrigue, de genre, une révolution musico-littéraire où le mot est choisi pour son chant et son rythme tissé au plus près d’une musique totalement débridée. La création aura lieu simultanément à l’Opéra de Montpellier, en juillet 1989, et au Festival d’Avignon, suivi d’une tournée à l’étranger. Pascal Dusapin relie dès lors sa passion littéraire à ses travaux opératiques. Ainsi naîtront Medeamaterial d’après Heiner Müller, créé à La Monnaie de Bruxelles en 1991, To be sung d’après Gertrude Stein, fantastique aventure à laquelle il associe le grand plasticien maître de la lumière James Turrell, créé en 1994 au Théâtre des Amandiers à Nanterre et en 2003 Perelà, Uomo di fumo, d’après Aldo Palazzeschi à l’Opéra Bastille. Il écrit ensuite le livret de ses deux opéras suivants, Faustus, The Last Night créé au Staatsoper Unter der Linden de Berlin en 2006 et Passion au Festival d’Aix-en-Provence en 2008, inspiré par le mythe d’Orphée. Poursuivant sa mise en abyme des héros antiques, il s’attaque au livre référence de Heinrich von Kleist pour son dernier opéra, Penthesilea, création en mars 2015 au Théâtre de La Monnaie à Bruxelles suivie de la création française à l’Opéra du Rhin en septembre 2015, dont il tire également une suite pour soprano et orchestre, Wenn du dem Wind…, créée au Suntory Hall de Tokyo en août 2014 et reprise à la Philharmonie de Paris en mars 2015.

Entrelacés dans l’écriture de ses opéras ont éclos de nombreuses pièces dont sept quatuors à cordes (le sixième avec orchestre), d’autres partitions vocales telles La Melancholia, Granum Sinapis, Dona Eis, Disputatio, ainsi que Sept études pour piano, A Quia concerto pour piano, sept solos pour orchestre, Go, Extenso, Apex, Clam, Exeo, Reverso (créé par les Berliner et Simon Rattle) et Uncut. Ce cycle de sept formes orchestrales composé de 1991 à 2009 raconte une très longue symphonie de vie, d’émotions humaines et artistiques. Un nouveau cycle pour orchestre est en cours, inspiré par la nature, Morning in Long Island en sera le premier élément, suggéré par les formes du vent. Il fut créé en 2010 par l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la direction de Myung-Wun Chung. Parmi ses dernières créations, on peut aussi citer un concerto pour violon, Aufgang, commandé par le violoniste Renaud Capuçon, une pièce pour piano et six instruments, Jetzt genau! ainsi qu’un concerto pour violoncelle, Outscape, écrit pour Alisa Weilerstein qui a été créé en mai 2015 par le Chicago Symphony Orchestra. Son double concerto At Swim-two-birds, écrit pour la violoniste Viktoria Mullova et le violoncelliste Matthew Barley qui a été créé le 30 septembre 2017 par le Netherlands Radio Philharmonic Orchestra, suivi du Gewandhaus Leipzig, de l’Orchestre national de France, du London Philharmonic Orchestra et du Seattle Symphony Orchestra.

Pascal Dusapin est distingué par de nombreux prix, honneurs, récompenses dont le titre de Commandeur des Arts et Lettres en 2003, le prix Cino del Duca en 2005, le Dan David Price en 2007 et le titre d’Académicien à la Bayerische Académie de Munich la même année, qui le voit aussi occuper le fauteuil de la Chaire Artistique au Collège de France, second compositeur après Pierre Boulez à accéder à cette institution. Il tirera de cette expérience et de ses conférences un livre, « Une musique en train de se faire » (édité au Seuil). En 2010 et 2011 il est « Guest Professor » à la Musikhochschule de Munich.

Son engouement pour les formes de la morphogénèse, la philosophie, avec une admiration particulière pour Deleuze, la photographie, l’architecture, le théâtre de Beckett, l’œuvre de Flaubert et beaucoup d’autres, enrichit sa liberté d’invention et permet une myriade de niveaux d’écoute, de compréhension et d’émotions de ses œuvres. Il rencontre et collabore avec de nombreux artistes, conjugue leurs différences avec sa pluralité, Sasha Waltz, James Turell, Peter Mussbach, Laurence Equilbey, l’ensemble Accroche Note, Le Philharmonique de Berlin, Simon Rattle, le Quatuor Arditti. De nouveaux projets lui font aussi intégrer l’électronique à grande échelle dans des lieux exceptionnels comme le Grand Palais lors du Monumenta de Richard Serra ou la plage de Deauville pour le 150ème anniversaire de la ville. En novembre 2011, il met lui-même en scène son cycle pour piano et baryton sur des poèmes de Nietzsche, O Mensch!, aux Bouffes du Nord à Paris. En octobre 2014, il imagine également pour le Festival de Donaueschingen une installation visuelle et sonore, « Mille Plateaux », qui voyagera entre autres au Lieu Unique à Nantes en 2015.

Artiste singulier, Pascal Dusapin continue son voyage sonore et formel sans dogme, offrant à travers des formes toujours diverses une musique furieusement émotive.

En 2019, Pascal Dusapin présente Lullaby Experience, son premier travail en collaboration avec l'Ircam, au festival ManiFeste. Puis pendant l'été il est l'invité du Festival de Salzbourg qui lui dédie un "Time with Dusapin", hommage incomparable à l'artiste synonyme à travers le monde de la vitalité de la musique française. En septembre, a lieu la création de Macbeth Underworld, son nouvel opéra mis en scène par Thomas Jolly au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles.

Le 11 novembre 2020, le Président de la République Emmanuel Macron lui commande la partie musicale de l’œuvre créée lors de la panthéonisation de Maurice Genevoix. En février 2021, il est à l’honneur du festival Présences de Radio France.

Sa musique est publiée aux Éditions Salabert / Universal Classical Music . 

Daniel Lozakovich

Daniel Lozakovich, dont la majestueuse musique envoûte les critiques et l’audience, est né à Stockholm en 2001 et a commencé le violon quand il avait presque sept ans. Il donne son premier concert deux ans plus tard avec le Moscow Virtuosi Chamber Orchestra et Vladimir Spivakov. Il joue régulièrement avec l’Orchestre National de Radio France, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, le Gothenburg Symphony Orchestra, le Royal Stockholm Philharmonic Orchestra, le Swedish Radio Symphony Orchestra, le Royal Liverpool Philharmonic, l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI, le Gulbenkian Orchestra et l’Orchester der Komischen Oper de Berlin.

Il collabore avec les plus grands chefs d'orchestre du monde, tels Semyon Bychkov, Valery Gergiev, Neeme Järvi, Klaus Mäkelä, Andris Nelsons, Vasily Petrenko, Lahav Shani, Tugan Sokhiev, Leonard Slatkin, Nathalie Stutzmann, Robin Ticciati, Krzysztof Urbański et Lorenzo Viotti.

La saison dernière, il fait sa première apparition aux BBC Proms. Il est également l'artiste en résidence de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, où il jouera des concertos et des récitals tout au long de la saison. Il se produira aussi en concert avec l'Orchestre philharmonique d'Oslo sous la direction de Klaus Mäkelä, l'Orchestre de la Suisse Romande et l'Orchestre philharmonique de Luxembourg…

En tant qu'artiste itinérant, il s'est engagé au Japon et en Asie avec Valery Gergiev, et avec le hr-Sinfonieorchester sous la direction d'Andrés Orozco-Estrada. Au printemps 2022, il a fait ses débuts avec l'Orchestre symphonique de Chicago, l'Orchestre symphonique de Pittsburgh et l'Orchestre symphonique de Londres.

A 15 ans, il signe un contrat exclusif avec Deutsche Grammophon, et en juin 2018, il sort son premier album des deux concertos pour violon et de la partita solo n°2 de Bach. L'album est numéro 1 dans la catégorie Musique d'Amazon France et dans la catégorie Albums classiques en Allemagne. Son deuxième album, une célébration de Tchaïkovsky, "None but the lonely heart", est sorti en octobre 2019. Le troisième album du jeune prodige, sorti en 2020, est centré sur le Concerto pour violon de Beethoven, l'année du 250e anniversaire du compositeur, et a été enregistré avec les Münchner Philharmoniker et Valery Gergiev.

Il joue le Stradivarius "ex-Baron Rothschild", généreusement prêté au nom du propriétaire par Reuning & Son, Boston, et Eduard Wulfso. Il joue également le Stradivarius "Le Reynier" (1727), généreusement prêté par LVMH / MOET HENNESSY LOUIS VUITTON.