Tacita Dean
L'Espace Louis Vuitton de München continue de célébrer le génie artistique féminin en 2016, avec une nouvelle exposition monographique consacrée cette fois à la grande artiste britannique Tacita Dean. Une exposition qui constitue le second volet du projet « Hors-les-murs » de la Fondation Louis Vuitton à München.
Conçu et produit sous la direction artistique de la Fondation Louis Vuitton, le programme d'expositions « Hors-les-murs » s'est donné pour mission d'organiser des projets artistiques internationaux ambitieux et de partager la collection de la Fondation avec un large public. Il vise à rendre accessibles aux visiteurs des Espaces culturels Louis Vuitton München, Venezia, Beijing et Tokyo des œuvres d'art encore jamais vues de la collection permanente.
Recourant à une très large palette de médias, notamment le film, la photographie, le dessin, la peinture, l'installation sonore, les objets trouvés et les imprimés, le travail de Tacita Dean commémore le passage du temps en documentant les empreintes que le temps laisse sur les éléments naturels comme les rochers et les arbres, ou encore les corps vieillissants. L'intérêt presque inquisiteur de l'artiste pour les moments apparemment anodins donne vie à des œuvres à la fois scrutatrices, précises et poétiques. Sa réponse méditative aux mutations technologiques effrénées de l'époque moderne célèbre la fragilité de l'activité humaine, le contexte intemporel de la nature et les traces laissées par le temps au fil de l'histoire. Au travers de sa méthodologie minutieuse, Tacita Dean instille une profondeur tranquille à ses travaux, dont le temps est l'acteur majeur.
Tacita Dean montre un attachement viscéral au film analogique, aussi bien pour le cinéma (16 mm) qu'en photographie (photographies et photogravure à la gélatine argentique), trouvant en lui une métaphore de la conscience aiguë du temps qui nourrit son travail. Parallèlement à sa pratique du film et de la photographie, elle produit également des dessins à la craie sur tableaux noirs depuis les années 1990 et des peintures sur cartes postales et photographies depuis 2005 : tous fruits de processus relativement lents et complexes.