Alberto Giacometti

Hors Les Murs Du 31.10.2019 au 19.01.2020

Crédit artiste : © Succession Alberto Giacometti (Fondation Alberto et Annette Giacometti), Paris. Adagp, Paris) 2020 ; Crédit photo : © Louis Vuitton / Yongjoon Choi

Lieu
Espace Louis Vuitton Séoul
454 Apgujeong-ro, Gangnam-gu
Seoul 06015 Korea
Tél.
T. +82 2 3432 1854
Horaires
Du lundi au dimanche de 12h - 19h

Pour l'ouverture du nouvel Espace Louis Vuitton Seoul, le programme "Hors-les-murs" de la Fondation est fier d'annoncer une exposition entièrement consacrée au grand artiste Alberto Giacometti. 

L'exposition inaugurale de l’Espace Louis Vuitton Séoul présente huit sculptures emblématiques de Giacometti appartenant à la Collection : Tête sur tige (1947), Trois hommes qui marchent (1948), Homme qui chavire (1950), Femme de Venise III (1956), Grande Femme II (1960) et Têtes d’homme (Lotar I), (Lotar II) et (Lotar III) (1964-1965). Ces sculptures considérées comme des chefs-d’œuvre clés de Giacometti rendent hommage à la virtuosité du célèbre artiste suisse.

Né en Suisse en 1901, Alberto Giacometti s'est installé à Paris en 1922 dans le quartier de Montparnasse, où il a vécu et travailé jusqu'à sa mort en 1966. 

Malgré la reconnaissance quasi immédiate de son travail, et bien qu'il soit noué d'amitié avec plusieurs personnalités telles qu'André Breton, Georges Bataille, André Masson et Michel Leiris, Alberto Giacometti s'est rapidement désintéressé des objets surréalistes qui l'on rendu célèbre pour se consacrer au modèle vivant. Cette dissidence solitaire, où il n’avait « rien d’autre à faire que d’essayer de créer une tête d’homme », l’a éloigné de toute obédience envers un mouvement, l’artiste préférant revenir aux sources de la créativité. En s’appuyant sur sa connaissance de l’art préhistorique, de l’art égyptien antique, sumérien et grec archaïque, il a produit une œuvre associant l’expérience quotidienne du modèle avec les formes intemporelles des modèles anciens.

A partir de 1935, il s’est entièrement consacré au modèle vivant, qui est devenu le seul et unique sujet d’obsession de son œuvre. Parallèlement, il a commencé à s’intéresser aux ratios d’échelle ainsi qu’à la façon dont les sculptures occupent et activent l’espace autour d’elles. Dans les années 50, ses corps sont devenus de plus en plus fins et réduits aux lignes essentielles de leur existence précaire : « [...] un homme marchant dans la rue ne pèse rien, en tout cas il est bien plus léger que s’il était mort ou inconscient. Il est en équilibre sur ses jambes. Son poids ne se ressent pas. C’est inconsciemment ce que je cherchais à reproduire... cette légèreté, en affinant mes silhouettes ... » (entretien avec Jean Clay, 1963).

Alberto Giacometti éprouvait un sentiment persistent d’échec devant son incapacité à reproduire ses modèles tels qu’il les percevait. Il a atteint une simplification extrême qui, paradoxalement, orchestre une émergence surprenante de la sculpture. Au-delà d’une expression émotionnelle, l’artiste imposait une approche optique de ses œuvres, par exemple des points ou des lignes dans un espace dense. Comme l’a exprimé Jean Genet, « leur beauté [des sculptures de Giacometti] me paraît tenir dans cet incessant, ininterrompu va-et-vient de la distance la plus extrême à la plus proche familiarité : ce va-et-vient n’en finit pas et c’est de cette façon qu’on peut dire qu’elles sont en mouvement ».

L'ARTISTE

Alberto Giacometti

Né à Borgonovo (Suisse) le 10 octobre 1901, Alberto Giacometti a découvert le postimpressionnisme et le symbolisme à un âge précoce grâce à son père qui était peintre. En 1919, au terme de sa scolarité, il a suivi des études à l’Ecole des beaux-arts de Genève. Il s’est installé en France en 1922, où il a étudié l’art du nu à l’Académie de la Grande Chaumière, la sculpture avec Antoine Bourdelle, et visitait souvent le musée du Louvre.

Son œuvre l’a rapproché du mouvement post-cubiste (notamment Le Couple en 1926 et Femme Cuillère en 1927), puis s’est développée au sein du groupe surréaliste (un tournant marqué par la sculpture La Boule suspendue de 1930, exposée à la Galerie Pierre aux côtés d’œuvres de Joan Miró et Jean Arp). En 1935, il s’est éloigné des cercles de l’avant-garde pour commencer à travailler exclusivement sur le modèle vivant.

En 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, il est revenu en Suisse où il a rencontré sa future femme, Annette Arm, qui deviendra l’une de ses modèles préférées. Pendant l’après-guerre, il s’est mis à créer de nouvelles grandes figures filiformes, puis sa réputation s’est considérablement accrue dans les années 50. En 1956, il a représenté la France à la Biennale de Venise avec l’ensemble de sculptures Femmes de Venise (il remportera le Grand Prix de Sculpture de la Biennale en 1962). Avant de quitter Paris pour la dernière fois en 1965, Giacometti a réalisé trois bustes du photographe Eli Lotar, son dernier modèle. Giacometti est mort le 11 janvier 1966 à l’hôpital cantonal de Coire.