Ernest Pignon-Ernest - Je Est Un Autre

Hors Les Murs

© Ernest Pignon-Ernest / Adagp, Paris 2024 Photo credits: © Daniele Nalesso / Louis Vuitton

Date
Du 20.04.2024 au 12.01.2025
Lieu
Espace Louis Vuitton Venezia
Calle del Ridotto, 1353 30124
Venise – Italie
Tél.
Tél. +39 041 8844318

Grâce au grand succès de l'exposition, "ERNEST PIGNON-ERNEST: JE EST UN AUTRE" est prolongée jusqu'au 12 janvier 2025.

À l’occasion de la 60e Exposition internationale d’art – La Biennale di Venezia, la Fondation Louis Vuitton invite l’artiste français Ernest Pignon-Ernest à présenter Je est un autre, une exposition inédite spécialement conçue pour l’Espace Louis Vuitton Venezia.

Cette exposition a été produite dans le cadre du programme Hors-les-murs de la Fondation Louis Vuitton, qui se déploie dans les Espaces Louis Vuitton à Tokyo, Munich, Venise, Beijing, Séoul et Osaka, rendant ainsi possible son engagement à mener des projets internationaux accessibles à un public toujours plus grand.

Espace Louis Vuitton Venise

La figure de « l'Etranger » est une notion qui irrigue l'oeuvre d'Ernest Pignon-Ernest depuis ses débuts dans les années 1960. À l’occasion de cette exposition, son répertoire de migrants, de vagabonds et de poètes s’est enrichi d’une création à partir de deux nouveaux visages, ceux de deux grandes poétesses, la Russe Anna Akhmatova et l’Iranienne Forough Farrokzhad, qui forment avec Pier Paolo Pasolini, Arthur Rimbaud, Antonin Artaud, Jean Genet, entre autres, le cœur de l’accrochage.

Depuis les années 1960, et avec quelques décennies d’avance sur toutes les formes désormais répertoriées comme « arts de la rue », Ernest Pignon-Ernest mène, avec une exceptionnelle ouverture, une aventure singulière qui conjugue maîtrise technique, probité existentielle et aptitude à « habiter poétiquement le monde ». Son parcours réussit le miracle rare de concilier un engagement éthique sans concession avec une expression artistique exigeante et novatrice. Au point que certaines de ses images – les fusillés de la Commune et son Rimbaud vagabond notamment – reproduites à des centaines de milliers d’exemplaires, sont devenues de véritables icônes des temps modernes ; l’image de Rimbaud s’est ainsi désormais souvent substituée, en couverture des éditions de ses œuvres, à l’ancienne photographie de référence.

De partout, de tous les continents, jusqu’à la plage d’Ostie où Pasolini a été assassiné, Ernest Pignon-Ernest explore des destins individuels en rupture de norme ou en tant que mythes à raviver. Ce qui lui impose de prendre, à chaque fois, un risque inédit - celui-là même qui hantait Rimbaud quand il s’acharnait à « trouver le lieu et la formule ».

En inscrivant dans des sites choisis ses images à échelle réelle, l’artiste fait surgir dans l’environnement quotidien, de façon signifiante, la présence vivante de l’humain, à la croisée stratégique d’une image et d’un site, ses images étant toujours élaborées en fonction des interactions avec un lieu dont il s’attache à creuser les résonances historiques, mythiques ou politiques. Ernest Pignon-Ernest laisse le temps et ses marques s’intégrer à son oeuvre jusqu’à la dissoudre.

ÉTUDE POUR PIER PAOLO PASOLINI

© Ernest Pignon-Ernest / Adagp, Paris 2024 Photo credits: © Daniele Nalesso / Louis Vuitton

Aujourd’hui encore, l’atelier parisien d’Ernest Pignon-Ernest se trouve à La Ruche, cette cité d’artistes créée au début du XXe siècle pour accueillir les artistes étrangers du monde entier dont, en 1910-1911, Akhmatova elle-même. Son oeuvre a suscité aussi bien l’intérêt de Francis Bacon – qui avait constitué un dossier sur les travaux de l’artiste depuis 1976 – que, aujourd’hui, celui de Dominique Gonzalez-Foerster ou encore de Barthélémy Toguo, introduisant cette oeuvre un peu partout en Afrique au gré des expositions qu’il organise à travers sa fondation. Sans parler de JR qui voit en lui « [s]on inspirateur ».

L’exposition, dont le commissariat est assuré par Suzanne Pagé et Hans Ulrich Obrist en dialogue avec Dominique Gonzalez-Foerster, s’accompagne d’une publication réunissant de nombreuses reproductions, des commentaires de l’artiste, des « Notes for Ernest » de Dominique Gonzalez-Foerster, ainsi que d’un échange entre Ernest Pignon-Ernest, Suzanne Pagé et Hans Ulrich Obrist.

Ernest Pignon-Ernest

Ernest Pignon-Ernest est né en 1942 à Nice ; il vit et travaille à Paris.

Depuis sa première exposition personnelle en 1979 à l’ARC, MAM Paris, Ernest Pignon-Ernest a présenté ses travaux dans de nombreux musées et institutions dont le Palais des Papes, Avignon ; La Biennale di Venezia ; le Musée d’Art national de Chine, Pékin ; le Musée des Beaux-arts, Lille ; le MAMAC, Nice ; la Pinakothek der Moderne, Munich ; le Fonds H&E Leclerc, Landerneau.

Signalons, parmi ses interventions ou parcours urbains les plus connus : La Commune, Paris,1971 ; Maïakovski, Avignon, 1972 ; Rimbaud, de Paris à Charleville-Mézières, 1978 ; Pablo Neruda, Chili, 1980-1981 ; Naples, 1988, 1989, 1990, 1992, 1995 ; Derrière la vitre, Lyon-Paris, 1996 ; Antonin Artaud, Hôpital Charles Foix, Ivry-sur-Seine, 1997 ; Robert Desnos / Louise Lame / Gérard de Nerval, Paris, 2001-2002 ; Durban, Soweto, Afrique du Sud, 2001-2002 ; Maurice Audin, Alger, 2003 ; Jean Genet, Brest, 2006 ; Les Mystiques, Avignon, 2007 ; Prison Saint-Paul, Lyon, 2012 ; Pasolini, Rome, Matera, Ostie, 2015 ; Victor Segalen, Fonds H & E Leclerc pour la culture, Landerneau, 2022. Ernest Pignon-Ernest a également réalisé de nombreuses scénographies pour le théâtre et le ballet, et est entré à l’Académie des Beaux-Arts en 2021.