Gerhard Richter - 4900 Colors

Hors Les Murs

Gerhard Richter. 4900 FARBEN, 2007 © Courtesy of the artist and Fondation Louis Vuitton

Date
Du 12.03.2021 au 18.07.2021
Lieu
Espace Louis Vuitton Séoul
454 Apgujeong-ro, Gangnam-gu
Seoul 06015 Korea
Tél.
T. +82 2 3432 1854
Horaires
Du lundi au dimanche de 12h - 19h

L’Espace Louis Vuitton Seoul a le plaisir d’annoncer l’ouverture d’une nouvelle exposition consacrée au grand artiste allemand Gerhard Richter. Cette présentation est produite dans le cadre du programme Hors-les-murs de la Fondation Louis Vuitton qui expose des œuvres de la Collection dans les Espaces Louis Vuitton de Tokyo, Venezia, München, Beijing, Seoul et Osaka, menant ainsi à bien l’intention de la Fondation consistant à monter des projets internationaux et à les rendre accessibles à un plus large public.

Depuis le début des années 1960, Gerhard Richter produit une œuvre paradoxale située à mi-chemin entre l’art figuratif et l’art abstrait. Ce peintre de formation classique est fasciné depuis toujours par la puissance de l’image et la longue relation difficile de la peinture avec la photographie. Ses premières œuvres représentent des agrandissements de photos en noir et blanc – souvent issues de journaux ou de ses albums de famille – uniquement peints dans une palette de gris. Il floute les objets représentés, s’éloignant ainsi de la peinture figurative traditionnelle pour distinguer la peinture de la photographie. Selon lui, bien qu’on puisse affirmer que ces deux supports reflètent ou expriment fidèlement le réel, chacun d’eux ne propose finalement qu’une vue partielle ou incomplète d’un sujet, et offre donc une signification bien moins objective que ce qu’on pourrait penser.

Gerhard Richter a travaillé en parallèle des mouvements artistiques de la fin du XXe siècle tels que l’expressionnisme abstrait, le Pop Art, le minimalisme et le conceptualisme, mais sans jamais s’y investir totalement. Il en a régulièrement absorbé de nombreuses idées sans adhérer à leurs grandioses idéologies artistiques et philosophiques. Cela transparaît dans son œuvre extrêmement variée qui inclut des portraits basés sur la photographie, des tableaux de paysages, des natures mortes, des abstractions gestuelles et monochromes ainsi que des tableaux de chartes de couleur qui mettent en avant les thèmes du hasard, du réalisme et de l’abstraction.

Après ses premières explorations des champs de couleur en 1966 à travers la reproduction à grande échelle des chartes de couleur produites par les fabricants de peinture, Gerhard Richter a été invité en 2007 à reconcevoir le vitrail du transept sud de la célèbre cathédrale de Cologne qui avait été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette œuvre kaléidoscopique intitulée Domfenster est composée de 11 500 carrés en verre soufflé à la main dans 72 couleurs différentes issues de la palette du vitrail médiéval d’origine. La pure perfection et la précision de ces couleurs sont directement inspirées par les nuanciers industriels qui résident au cœur des études de Gerhard Richter. La répartition apparemment aléatoire des couleurs sur le vitrail a été générée par un programme informatique spécialement conçu à cette fin – une méthode qui a directement inspiré le tableau 4900 Colours que l’artiste a créé en parallèle. 4900 Colours peut être disposé selon 11 configurations différentes (chacune composée des 196 panneaux du tableau), allant de multiples petites combinaisons en forme de grille de différentes tailles jusqu’à une œuvre unique de grand format. Comme les différentes versions ont toutes la même valeur, sans interférence réciproque ou définitive, il n’y a pas de hiérarchie entre elles ; chaque version présente les différents états du champ de couleur.

© Courtesy of the artist and Fondation Louis Vuitton

L’Espace Louis Vuitton Seoul est fier de présenter la Version IX de 4900 Colours pour la première fois en Corée. Cette œuvre qui appartient à la Collection symbolise l’inlassable travail de « dé-subjectivisation » de la peinture qui anime Gerhard Richter. 

L'artiste

Gerhard Richter

D'abord héritier de la tradition académique enseignée aux Beaux-Arts de Dresde (alors en Allemagne de l’Est), Gerhard Richter s’est emparé de la photographie dès le début des années 1960 pour construire, dans la lignée du réalisme capitaliste de ses premières expositions, une réflexion sur la peinture et la finalité de l’art.

Marqué par l’expérience des années de guerre, il trouve dans ce médium une distance critique pour aborder des sujets où le politique et l’histoire sont étroitement liés à la sphère intime. Il reproduit tout au long de sa carrière des photographies de magazines et de journaux, ainsi que ses propres photographies – images de ses proches ou albums de famille –, et développe parallèlement une forme d’abstraction où coexistent grilles colorées, abstraction gestuelle et monochromes. Richter revisite ainsi, non sans distance ironique, l’histoire de la peinture, les thèmes romantiques et sublimes, l’abstraction géométrique ou lyrique. Plus qu’un parallélisme, cette coexistence entre figuration et abstraction apparaît comme une mise en abîme faisant écho à la profondeur matérielle de la surface grattée; et des éléments photographiés devinés par transparence, ou à celle, mentale, matérialisée par certains titres renvoyant à des atmosphères, des éléments naturels ou encore des prénoms. Loin d’être réductrice et conceptuelle, cette recherche de toute une vie trouve sa radicalité dans son hésitation entre effacement et dévoilement.