Gilbert & George - Class war, militant, gateway

Hors Les Murs

© Gilbert & George. Photo © Louis Vuitton Malletier

Date
Du 14.10.2021 au 06.03.2022
Lieu
Espace Louis Vuitton Tokyo
Omotesando Bldg 7F 5-7-5 Jingumae Shibuya-ku
Tokyo 150-0001
Tél.
+81 3 3515 0855

Conformément à la mission de la Fondation Louis Vuitton consistant à rendre accessible des œuvres exclusives de la Collection à un plus large public international, l’Espace Louis Vuitton Tokyo présente pour la première fois au Japon l’emblématique triptyque monumental Class War, Militant, Gateway (1986) de Gilbert & George dans le cadre du programme Hors-les-murs proposé dans les Espaces Louis Vuitton de Tokyo, Munich, Venise, Pékin, Séoul et Osaka.

Gilbert Prousch (né en 1943 à San Martin de Tor en Italie) et George Passmore (né en 1942 à Plymouth au Royaume-Uni) se sont rencontrés en 1967 sur les bancs de la Saint Martin’s School of Art de Londres. Peu de temps après, ils ont formé le duo Gilbert & George et donné l’une de leurs premières performances publiques en 1969. Dans ce happening intitulé The Singing Sculpture, ils se tenaient debout sur une table, le visage enduit de poudre couleur bronze, en chantant la chanson « Underneath the Arches » de Bud Flanagan et Chesney Allen extraite du film éponyme tourné en 1937 par le réalisateur canadien Redd Davis. En introduisant leur concept de « sculptures vivantes », cette performance leur a permis de s’approprier l’une des ambitions de l’art du XXe siècle : l’abolition de toutes distinctions entre l’art et la vie. Vêtus de leurs costumes-cravates classiques, Gilbert & George incarnaient littéralement des personnages. Ils gardaient une expression impassible en toutes circonstances et prenaient la pose comme des statues dans les galeries d’art et les musées.

Gilbert & George, Militant de Class War, Militant, Gateway, 1986

© Gilbert & George. Photo © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage

En 1971, ils ont commencé à utiliser la photographie pour promouvoir un « art pour tous », puisant dans le fourre-tout de culture britannique et internationale façonné et diffusé par les médias. La religion, la sexualité, la mort et la violence, autant de sujets qui s’étalaient en une des tabloïds, sont devenus les thèmes principaux de leurs compositions inspirées par leur vie dans le quartier ouvrier de l’East End à Londres où ils s’étaient installés au début de leur carrière commune. Gilbert & George ont développé un nouveau type d’humanisme au contenu universel, mais refusaient d’en imposer une interprétation sans équivoque. Leurs célèbres montages photo sont composés avec rigueur selon des règles précises : d’abord en noir et blanc puis en couleur, avec une configuration en grille qu’on a souvent comparée au vitrail. Le recours à l’informatique, qu’ils ont utilisée à partir de 2004, leur a permis de produire des compositions allégoriques de plus en plus complexes.

La Collection possède un ensemble considérable d’œuvres de Gilbert & George datant de 1971 à 2019 qui a été complété de pièces issues de leurs plus récentes séries. Manifeste d’une épopée moderne, Class War, Militant, Gateway (1986) a été leur première œuvre monumentale. Elle illustre l’aventure de l’individu, de l’affiliation à une communauté à l’émergence d’une conscience personnelle et l’affirmation de soi. Comme dans la plupart de leurs œuvres, les images sont disposées dans une grille de cadres noirs formant une frise dominée par le rouge, le blanc et le bleu. Gilbert & George remplacent la « pyramide d’oppression » verticale par l’horizontalité d’une société qui ne semble plus divisée en classes. Cette harmonisation démocratique est ici représentée par les bleus de travail (simples pantalons ou bas de survêtement dont sont vêtus jusqu’à la taille tous les personnages au premier plan.

L'artiste

Gilbert & George

Nés en 1943 et en 1942, dans les Dolomites (Italie) et dans le Devon (Angleterre), ils vivent et travaillent à Londres (Royaume-Uni). Dès leur sortie de la Saint Martin’s School of Art où ils se rencontrent en 1967, Gilbert & George se font connaître en s’autoproclamant deux « sculptures vivantes » formant un seul artiste.

Habillés de costumes conventionnels, le visage impassible et recouvert de poudre de couleur, ils interprètent une chanson des années 1930, Underneath the Arches, assimilée au monde des déclassés, choisissant d’emblée de se démarquer de leur entourage artistique immédiat, formaliste et conceptuel. De la mise en scène du banal (marcher, chanter, lire, boire), ils tirent une matière visuelle qu’ils exploitent dès le début des années 1970 dans des assemblages de photographies d’abord en noir et blanc, puis en couleurs, dont le dispositif en grille a été fréquemment comparé au vitrail. Revendiquant un « art pour tous », ils développent un nouvel humanisme au contenu universel tout en se refusant à en donner une interprétation univoque. La religion, la sexualité, la mort, la violence, présentes à la une des tabloïds, sont les thématiques principales de compositions directement inspirées de leur vie dans un quartier populaire de l’Est londonien où ils s’installent dès leurs débuts. À partir de 2004, l’utilisation de l’informatique leur permet de réaliser des allégories toujours plus sophistiquées, témoignant des évolutions du monde contemporain.