Jesús Rafael Soto - Penetrable BBL Bleu
- Lieu
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Espace Louis Vuitton Tokyo
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Omotesando Bldg 7F 5-7-5 Jingumae Shibuya-ku
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Tokyo 150-0001
- Tél.
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+81 3 3515 0855
Pour la sixième édition du programme « Hors-les-murs » de la Fondation Louis Vuitton, l’Espace Louis Vuitton Tokyo est heureux de présenter une installation remarquable de l’artiste vénézuélien Jesús Rafael Soto décédé en 2005 : Pénétrable BBL Bleu. Depuis trois ans, « Hors-les-murs » présente dans les Espaces Louis Vuitton Tokyo, Venezia, München et Beijing des œuvres jamais vues extraites de la Collection. Cette démarche s’inscrit dans la vocation de la Fondation à mener des projets internationaux et à les rendre accessible au public le plus large.
Jesús Rafael Soto est un artiste vénézuélien réputé pour ses sculptures en mouvement et ses installations optiques géantes. Né en 1923 Ciudad Bolivar, Soto s’est formé au Venezuela, puis s’est installé à Paris en 1950 où il a vécu toute sa vie mais en conservant un atelier dans son pays natal à partir de 1975. Très tôt, il se lie avec le mouvement moderniste d’avant-garde de l’après-guerre et intègre des cercles de l’art abstrait. Sa participation au Salon des Réalités Nouvelles en 1951, suivie par sa contribution à la célèbre exposition Le Mouvement à la Galerie Denise René à Paris en 1955 aux côtés de Marcel Duchamp, Alexander Calder et Victor Vasarely, témoignent de son engagement. À la fin des années 1960, Soto devient un chef de file reconnu de l’art cinétique avec des œuvres remarquables pour l’illusion des vibrations sensorielles qu’elles transmettent.
Travaillant sur l’abstraction pure, la théorie des couleurs et la dynamique entre arrière-plan et premier plan, Soto a toujours privilégié dans son œuvre la question des multiples et la possible modification de l’espace par le biais du mouvement optique. Sa carrière est jalonnée de plusieurs séries d’œuvres : dans les années 1950, il peint sur du plexiglass pour créer des illusions optiques ; à partir de 1963, il réalise la série Écritures qui marque le début de ses expériences physiques dans des espaces tridimensionnels. Avec la série Vibraciónes débute l’art cinétique de Soto, qui se prolonge pendant toute la décennie. Il utilise du fil de fer ou des tiges métalliques suspendues pour créer des vibrations et des sons dans l’espace. Enfin, en 1967 il débute la célèbre série Pénétrable qu’il poursuit jusqu’à la fin de sa carrière.
Jesús Rafael Soto, Penetrable BBL Bleu, 1999
Chaque Pénétrable prend la forme d’une installation immersive composée de volumes suspendus dans l’espace, réalisés avec des centaines de tiges fines que le visiteur est invité à traverser. Désigné par l’artiste lui-même comme étant la « révélation de l’espace sensible », il réalise de nombreuses versions de ses Pénétrables, chacune caractérisée par des sensations diverses, certaines incluant même du son. D’une série à l’autre, l’« impression » du mouvement produit par la répétition de formes et de couleurs fait naître de réelles illusions optiques qui accroissent l’effet vibratoire et dynamique des œuvres : le passage de l’art optique à l’art cinétique mène in fine à la transformation de la relation entre l’art et le public.
L’Espace Louis Vuitton de Tokyo vous invite à découvrir cette œuvre emblématique de la Collection : Pénétrable BBL Bleu (1999, éd. Avila 2007). Occupant tout l’espace d’exposition, Pénétrable BBL Bleu est une installation interactive qui invite l’observateur à pénétrer à l’intérieur de l’œuvre, à y déambuler et à s’immerger dans ses fonctions cinétiques et optiques. Avec sa série Pénétrable, Soto nous rappelle effectivement que l’espace n’est jamais vide. Il convie le visiteur à ressentir le matériau de façon à voir l’invisible.
L'artiste
Jesús Rafael Soto
Jesús Rafael Soto est né en 1923 à Ciudad Bolívar au Venezuela et mort en 2005 à Paris en France. Il était l’un des principaux représentants de l’art cinétique, ou art du mouvement. Il a été le directeur de l’Escuela de Bellas Artes [T1] de Maracaibo au Venezuela, puis a reçu une bourse qui lui a permis de s’installer à Paris en 1950. En 1955, il a participé à l’exposition Le Mouvement à la galerie Denise René à Paris, l’événement qui a réellement lancé l’art cinétique. Il a aussi présenté des œuvres dans les expositions du groupe ZERO sur l’exploration de l’immatérialité. Dans ses premières œuvres, Soto cherchait déjà à dépasser la représentation de formes géométriques en deux dimensions et introduisait le mouvement à travers la répétition. Le spectateur joue un rôle central dans son œuvre. En 1967, il a produit ses premiers Pénétrables, des œuvres composées de tiges métalliques et de fils en nylon suspendus dans l’espace.
La première grande exposition en solo de Jesús Rafael Soto a eu lieu en 1968 à la Kunsthalle de Berne en Suisse et au Stedelijk Museum d’Amsterdam aux Pays-Bas. D’autres expositions monographiques ont suivi au musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1969, au musée Guggenheim de New York en 1974 ainsi qu’au Museo de Arte Contemporáneo de Caracas au Venezuela en 1983. Les récentes expositions uniquement consacrées à Soto incluent celle du musée du Jeu de Paume à Paris en 1997, celle du Centro Cultural del Conde Duque à Madrid en Espagne en 1998, la grande rétrospective itinérante de 2005 intitulée ÀVisión en Movimiento qui a fait halte au Museo Tamayo de Mexico, à la Proa Foundation en Argentine ainsi qu’à la Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea de Bergame en Italie.
Soto a réalisé de nombreuses œuvres monumentales de commande pour des lieux et bâtiments publics à travers le monde entier, notamment pour le siège de l’UNESCO à Paris en 1969, le Teatro Teresa Carreño de Caracas en 1972, le grand hall de la Régie Renault à Paris en 1975, la Royal Bank de Toronto au Canada en 1977, le Centro Banaven de Caracas en 1979 et le Centre Pompidou à Paris en 1987. En 1973, avec l’aide de son ami architecte Carlos Raul Villanueva, Soto a conçu le Museo de Arte Moderno Jesús Soto dans sa ville natale de Ciudad Bolivar pour accueillir son importante collection d’œuvres géométriques et cinétiques accumulées tout au long de sa vie. Le musée conserve également [T1]Nom différent de celui mentionné plus tôt. A vérifier
L’œuvre de Soto a souvent été mise à l’honneur à l’occasion d’expositions individuelles dans le monde entier : Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, France (1969) ; Museum of Contemporary Art, Chicago, USA (1971) ; Solomon R. Guggenheim Museum, New York, USA (1974) ; Centre de la sculpture contemporaine, Tokyo, Japon (1986) ; musée d’Art moderne de Kanagawa et musée d’Art moderne de Saitama, Japon (1990) ; Banque Bruxelles-Lambert, Bruxelles, Belgique (1999) ; Centre Georges Pompidou, Paris, France (1979, 2013) ; Museum of Fine Arts Houston, Texas, États-Unis (2014). L’œuvre de Soto a aussi figuré dans de grandes expositions collectives, notamment en 1963 à la Biennale de São Paulo au Brésil et les éditions de 1964 et 1966 de la Biennale de Venise en Italie.