Philippe Parreno - Elsewhen

Hors Les Murs Du 11.05.2019 au 24.11.2019
Date
Du 11.05.2019 au 24.11.2019
Lieu
Espace Louis Vuitton Venezia
Calle del Ridotto, 1353 30124
Venise – Italie
Tél.
Tél. +39 041 8844318

Le programme "Hors-les-murs" inauguré 2014 présente des oeuvres inédites de la Collection dans les Espaces Louis Vuitton Tokyo, München, Beijing et Venezia, conformément à l'engagement pris par la Fondation de créer des projets internationaux et de les rendre accessibles à un plus large public. 

Organisée dans le cadre des événements collatéraux de la 58e Exposition internationale d’art - La Biennale di Venezia, la Fondation présente sa nouvelle exposition "Hors-les-murs", Elsewhen, qui met à l'honneur l'installation inédite de l'artiste français Philippe Parreno à l'Espace Louis Vuitton Venezia. 

Depuis ses débuts artistiques dans les années 1990, Philippe Parreno ne cesse de transformer la relation entre l’œuvre et son exposition : pour lui, la notion même d’exposition est une œuvre de création, une entité polyphonique qu’il conçoit comme un grand automate composé de différents medias tels que le film, l’informatique, le son, le dessin, la sculpture et l’animation. Ces éléments s’imbriquent dans un espace donné rythmé par une chorégraphie au vocabulaire récurrent, composé de marquises, de ballons, de musique, de sons, de films et d’objets, invitant à une expérience sensorielle intangible. Le temps joue aussi un rôle fondamental car il définit le rythme de l’exposition : des programmes informatiques avec time codes créent des séquences, contrôlent le son et les effets de lumière, activant ainsi les espaces et les objets.

Dans Elsewhen, Philippe Parreno crée une expérience où les souvenirs du passé remontent dans une temporalité disruptive. Les marqueurs habituels de la perception sont annihilés au profit d’un processus stimulant qui invente de nouvelles méthodes de compréhension défiant les catégories rationnelles et l’ordre établi.

Depuis If This Then Else (Gladstone Gallery, New York, 2016), Philippe Parreno utilise l’activité des micro-organismes vivants contenus dans un bioréacteur conçu et mis au point par les chercheurs Jean-Baptiste Boulé (CNRS, Muséum national d’Histoire naturelle, Université La Sorbonne) et Nicolas Desprat (Laboratoire de physique statistique, Ecole Normale Supérieure, université de recherche PSL ‒ Université Paris-Diderot Sorbonne Paris-Cité) dans ses expositions. Ces levures ont continué à se développer et à muter pendant toute la durée des grandes expositions de l’artiste à la Tate Modern de Londres, au Jumex Museum de Mexico, ou encore au musée Gropius Bau de Berlin. Chaque présentation est l’occasion d’une expérience au cour de laquelle les réactions des micro-organismes à leur environnement sont mesurées, lesquelles influencent à leur tour le rythme de l’exposition. Elsewhen est donc la suite de l’histoire du long développement de ces micro-organismes, le souvenir de l’exposition étant lu tel que l’a mémorisé le bioréacteur.

Entre des murs habillés d’un papier peint jaune phosphorescent orné d’iris noirs, une grande marquise lumineuse qui revisite celles qui surplombaient autrefois l’entrée des cinémas flotte au-dessus d’un grand volet vertical mécanique à lames en miroir. Un programme numérique hybride expérimental contrôle ces éléments interdépendants, provoquant l’apparition ou la disparation de la lumière à intervalles irréguliers en tournant les persiennes pour y faire passer des pulsations d’air ou des sons de synthèse, le tout en écho aux réactions des micro-organismes intégrés au programme. Quand les lames tournent, le miroir reflète les silhouettes des visiteurs et la structure de la marquise. Quand la lumière s’éteint, toutes les formes deviennent fantomatiques, accentuées par les murs phosphorescents qui virent au vert foncé et au noir. Loin de leur fonction utilitaire initiale, les éléments adoptent une identité malicieusement équivoque qui fait entrer le pouls de la vie dans l’espace tout en créant une interaction singulière entre le public et le contexte.

L'artiste

Philippe Parreno

Privilégiant le projet à l’objet, Philippe Parreno interroge, depuis les années 1990, divers modes de narration et de représentation dans ses films, sculptures, performances, dessins et textes.

Attaché au médium de l’exposition, il ne cesse d’en questionner et d’en réinventer le format. En 1999, le projet No Ghost Just a Shell est une invitation lancée avec Pierre Huyghe à une vingtaine d’artistes pour donner vie au personnage de manga Ann Lee dont ils ont acquis les droits. Privilégiant collaboration et polyphonie, l’œuvre est une construction où sont liés image et texte, récit et signe, n’hésitant pas à inverser les règles médiatiques. Autre collaboration importante : le portrait de Zinedine Zidane, réalisé avec Douglas Gordon, imposant avec une grande force visuelle le paradoxe d’une image déceptive (Zidane, 2006). À partir des années 2000, apparaissent dans ses films fantômes, ventriloques et automates, des figures reposant la question de l’origine du récit.