Piano Jazz Sessions Shahin Novrasli / Shai Maestro

- Date
- 2 mai 2018 – 20h30
- Lieu
- Auditorium
Depuis son ouverture la Fondation Louis Vuitton accueille une programmation musicale centrée autour de personnalités pianistiques fortes, qu’elles soient de la jeune génération ou artistes confirmés. En 2018, l’auditorium s’ouvre au jazz avec la création des « Piano Jazz Sessions » qui, dans l’esprit la programmation classique, présentent quelques pianistes majeurs de ce répertoire, associés à des talents à découvrir, pour autant de propositions et d’univers musicaux singuliers. Une série de 4 concerts de fin avril à mi-mai qui offre une diversité d’approches pianistiques alliant improvisations et programmes inédits
1ère partie – Shahin Novrasli
Peu après sa naissance, le jazz devient une musique internationale qui dès les années 1930, voyage grâce à la radio, aux disques et aux musiciens. Aujourd'hui, de nouveaux prodiges apparaissent là où on ne s'y attend pas comme le pianiste et compositeur Shahin Novrasli ! Né en 1977, originaire d'Azerbaïdjan et issu d'une famille de musiciens dont un père qu'il considère comme l'initiateur du « jazz-mugham », Shahin poursuit les mélanges et intègre la musique classique à son univers musical. Il devient un pianiste incontournable de la scène jazzistique depuis la sortie de son disque Bayati en trio avec deux musiciens phares des clubs new-yorkais : le batteur Hari Hoenig et le contrebassiste Nathan Peck. Tout en continuant à développer les concerts en solo, il aime les rencontres. D'ailleurs, pour son dernier disque Emanation, il s'entoure de musiciens américains, français et géorgiens. Un concert avec Shahin Novrasli, est un voyage à ne pas manquer aux quatre coins du monde où se mêlent dextérité, tendresse et douceur !
2e partie - Shai Maestro
Propulsé sur les devants de la scène internationale à l'aube de ses 20 ans par son compatriote israélien, le contrebassiste Avishai Cohen, Shai Maestro connait entre 2011 et 2016, l'exigence d'une vie d'artiste aux rythmes soutenus des tournées et des séances d'enregistrement. Installé à New-York depuis 2009, il consolide sa notoriété dans la communauté jazzistique et rencontre les musiciens avec lesquels il forme son trio après avoir quitté Avishai Cohen. Sa deuxième famille comme il aime l'expliquer est donc composée du contrebassiste péruvien Jorge Roeder et du batteur israélien Ziv Ravitz. Formé à la musique classique comme au jazz et aux musiques traditionnelles, Shai est également compositeur. En trio comme en solo, il recherche la transe rythmique et mélodique à travers la répétition de petites cellules ainsi qu'une inspiration spontanée. La surprise est donc totale et la présence de son collègue Shahim Novrasli en première partie a de grandes chances de provoquer une certaine émulation chez les artistes au profit du public.
Anne Legrand
Les artistes
Shai Maestro
Piano
« Écouter le trio de Shai Maestro, c’est comme s’éveiller à un nouveau monde : un univers de merveilles, d’enthousiasme, de beauté, et d’incertitudes. Rumeurs d’intrigues, expressions de joie, pensées introspectives et déferlantes intenses surgissent à un moment ou à un autre tandis que Maestro, le bassiste Jorge Roeder et le batteur Ziv Ravitz s’ouvrent et échangent à travers la musique. Chacun de ces récits est captivant, exaltant et splendide à sa façon. »
Dan Bilawsky, AllAboutJazz.com
Né en Israël le 5 février 1987, le pianiste Shai Maestro commence le piano classique à l’âge de 5 ans, sous l’enseignement d’Irena Krivatz. Il découvre le jazz à l’âge de 8 ans, en écoutant les enregistrements d’Oscar Peterson, et tout particulièrement The Gershwin Songbook. « Je n’arrêtais pas d’écouter cet album. Il y avait quelque chose dans la façon de jouer d’Oscar… J’étais totalement captivé par l’association entre son toucher, léger comme du cristal, l’incroyable beauté des morceaux de Gershwin et la manière dont l’ensemble swinguait », déclare Maestro.
Maestro s’inscrit au lycée Thelma Yellin d’arts du spectacle à Givatayim (Israël), où il obtient les félicitations du jury. Tout en suivant un cursus de littérature poussé, Shai est l’un des rares étudiants à combiner une spécialisation en jazz et en musique classique, en parallèle de ses études. Plus tard, Maestro poursuit l’étude du piano classique avec le professeur Benjamin Oren du Conservatoire de Jérusalem.
Après avoir remporté la Compétition nationale d’ensembles de jazz « Jazz Signs » en 2002 et en 2003, puis avoir reçu des bourses d’excellence de 2004 à 2010 de la part du Fonds culturel américano-israélien pour le piano jazz, Maestro participe au « Programme d’été sur 5 semaines » du Berklee College of Music, à Boston, où il se voit proposer une bourse intégrale pour suivre le cursus à temps plein sur quatre ans.
Une offre que Maestro décline.
« Recevoir cette bourse était un grand honneur, mais une petite voix intérieure me soufflait que ce n’était pas ce qu’il me fallait… J’ai commencé à ressentir le besoin, soit de déménager à New York, soit d’aller en Inde pour étudier la musique classique indienne, ce que j’avais déjà commencé à faire en Israël avec maître (Sanjey Kumar) Sharma. À l’époque, il me semblait inapproprié de retourner à l’école… J’ai eu l’impression que je ne trouverais jamais ma place là-bas. »
Quelques semaines plus tard, Maestro reçoit un coup de téléphone du bassiste Avishai Cohen(connu pour sa longue collaboration avec Chick Corea ainsi que pour sa carrière réussie de leader de groupe), qui lui propose une collaboration. Maestro rejoint donc le trio d’Avishai Cohen, avec le batteur Mark Guiliana, et sillonne la planète à leurs côtés pendant cinq ans.
« Depuis mon enfance, je suis pareil à une éponge. J’absorbe tout ce qui m’entoure… Faire partie du groupe d’Avishai était la meilleure école dont je pouvais rêver. »
De 2006 à 2011, Shai Maestro se produit et enregistre quatre albums avec Avishai Cohen (Gently Disturbed, Aurora, Sensitive Hours and Seven Seas), dont deux pour le label Blue Note Records. Leurs tournées intenses les amènent à sillonner le monde, jouant dans quelques-uns des festivals et des salles les plus célèbres au monde : l’Olympia, la salle Pleyel, le Bataclan, Jazz à Vienne, le festival Jazz in Marciac, le Cork Jazz Festival, Yoshi’s, le festival de jazz de Madrid, le Blue Note de New York, le club Ronnie Scott’s, ainsi que dans des salles de concert à Vienne et à Berlin, pour n’en citer que quelques-uns.
En 2009, toujours pendant sa collaboration avec Cohen, Maestro s’installe à New York, où il vit actuellement. « Je suis grisé par le flot de musiciens incroyablement géniaux, engagés et travaillant d’arrache-pied qui vivent et créent à New York. Il y a tant à apprendre. Le fait de pouvoir partager la scène avec ces musiciens est la meilleure école que l’on puisse espérer. C’est ce qui fait toute la différence à mes yeux. »
Depuis son déménagement à New York, Maestro reste très prolifique avec un agenda chargé. Il se produit et enregistre des albums avec des artistes d’envergure internationale tels que John Patitucci, Theo Bleckmann, Jorge Rossy, Mark Guiliana, Donny McCaslin, Ben Wendel, Anat Cohen, Marcus Gilmore, Antonio Sanchez, Avishai Cohen (trompette), Avishai Cohen (basse), Scott Colley, Ari Hoenig, Gerald Clayton, Justin Brown, Keith Carlock, Gilad Hekselman, Johnathan Blake, Camila Meza, Clarence Penn, Antonio Hart, Matt Penman, Harish Raghavan, Julian Lage, Jorge Roeder, Matisyahu, Kenrick Scott, Nate Smith, Nir Felder, Nate Wood, Jo Lawry, Will Vinson, Linda Oh et Joe Sanders, entre autres. Maestro a récemment participé à l’enregistrement de l’album à venir de Theo Bleckmann pour le label allemand ECM, en collaboration avec le producteur légendaire Manfred Eicher, et a également travaillé sur l’album de quartet de jazz de Mark Guiliana Family First (Beat Music productions). Il est membre régulier des groupes de Theo Bleckmann, de Mark Guiliana et d’Ari Hoenig. En 2011, Maestro quitte le groupe de Cohen afin de poursuivre sa propre carrière de leader de groupe. « C’était le bon moment. J’avais ce feu intérieur qui m’a poussé à suivre ma voie et prendre la décision délicate de sauter le pas pour devenir leader d’un groupe. »

Shahin Novrasli
Originaire d’Azerbaïdjan, le pianiste Shahin Novrasli développe son talent en puisant dans les diverses influences artistiques de son pays ainsi que dans son riche patrimoine musical. À l’âge de cinq ans, il commence ses études de piano à l’école de musique Bulbul de la capitale, Bakou, puis à l'Académie de musique Hadjibeyov. À onze ans seulement, il se produit avec l’Orchestre Symphonique local à la salle philharmonique d’État d’Azerbaïdjan.
Mélangeant ainsi ses connaissances classiques, le « mugham » traditionnel de l’Azerbaïdjan et ses influences jazz, Shahin a créé son propre univers musical unique et accompli, dans lequel il combine les cultures orientales et occidentales. Ses compositions se distinguent par l’originalité des mélodies, de puissantes et tranchantes harmonies, ainsi que des rythmes orientaux capricieux, dans lesquels on retrouve l’influence du jazz américain, majestueux et vigoureux. Avec plusieurs projets solo, et un trio avec le batteur Ari Hoenig et le bassiste Nathan Peck, Shahin Novrasli est désormais une icône du jazz azerbaïdjanais, reconnu par la critique du monde entier. En 2014, Shahin Novrasli rencontre le légendaire pionnier du jazz Ahmad Jamal, qui le décrit comme « l'un des meilleurs pianistes qu’il n’ait jamais entendus ». Ils travaillent en étroite collaboration et produisent ensemble deux des albums les plus exploratoires et expérimentaux de Shahin à ce jour : "Emanation" (lauréat du prix UK Vibe Best Jazz Album 2017) et "From Baku To New York City".
Pianiste et compositeur, Shahin Novrasli a eu l’occasion de se produire sur les plus grandes scènes du monde, comme le Royal Festival Hall de Londres, le Montreux Jazz Festival, le Black Sea Jazz Festival, le Mezinarodni Piano Festival de Prague et dans de nombreux clubs et festivals aux États-Unis. Aujourd'hui, alors qu'une nouvelle décennie se profile, Shahin continue d'explorer, d'expérimenter et de collaborer avec des pairs respectés à travers différentes formes d'art, notamment dans son rôle d’artiste principal du festival Buta de Londres. Ce festival est l'un des plus grands événements artistiques azéris au monde, et se caractérise, comme Shahin, par la fusion et le dépassement des frontières. A l’occasion de ce festival, Shahin ne se contente pas de faire le lien entre les compositions orientales et occidentales, ou entre les styles jazz et classique, mais travaille également dans le cadre de collaborations multidisciplinaires uniques, comme sa performance de 2015 avec le danseur Akram Khan, et plus récemment, avec des producteurs pour un court-métrage sorti en 2020 : "Quarantine". Écrit et produit par Nasib Piriyev, fondateur de Buta Art, ce court-métrage à la fois étonnant et brutal, s’inspire de la pandémie et du confinement récent. La musique est confiée à Shahin, qui capture l'essence terrifiante de cette pandémie mondiale, et qui s’affirme comme l'un des pianistes les plus créatifs et réfléchis de son temps.

Le programme
- 1ère partie
- Shahin Novrasli
- 2ème partie
- Shai Maestro