Sleep - Auditorium

Musique 14.11.2025 et 15.11.2025

Crédit photographique : © Mike Terry

Complet

Tarifs
200 €
Lieu
Auditorium
Horaires
23h-7h

La Fondation accueille Max Richter pour deux soirées exceptionnelles autour du projet « SLEEP », à l’occasion du 10e anniversaire de la création de l’œuvre musicale.

Après les représentations à Vienne en mars et Londres en septembre, Max Richter et Yulia Mahr célèbrent cet anniversaire à la Fondation les 14 et 15 novembre 2025.

D’une durée de 8 heures, cette découverte musicale sur l’interaction entre le son et l’esprit endormi, explore les effets des infrasons et de la répétition pour favoriser le sommeil profond.

Musiciens :

  • Max Richter, piano et composition
  • Grace Davidson, soprano
  • Ben Russell, violon
  • Natalia Bonner, violon
  • Nick Barr, alto
  • Ian Burdge, violoncelle
  • Chris Worsey, violoncelle

SLEEP de Max Richter

© Mike Terry

Le déroulé de la soirée :

  • 20h : accès à la Fondation et visite de l’exposition Gerhard Richter, introduite par les médiateurs culturels
    Offres de restauration dans le Hall d’accueil et le restaurant le Frank
  • 22h : Ouverture des portes de l’Auditorium
  • 23h – 7 h : Concert
  • 7h-8h : Petit-déjeuner offert au restaurant le Frank 

Informations pratiques

  • Concert accessible au plus de douze ans ;
  • Placement libre, 75 matelas disposés dans l’Auditorium (oreiller avec taie, couette et housse et draps housse, masque de nuit mis à disposition),
  • Vêtements confortables conseillés afin d’être à l’aise pour dormir ;
  • Vestiaire disponible pour déposer les affaires.

Le Service aux Visiteurs est à votre écoute pour toute question ou renseignement : contact@fondationlouisvuitton.fr et 01 40 69 96 00

Ces concerts à la Fondation Louis Vuitton s’inscrivent dans le cadre de la tournée anniversaire pour les 10 ans de la création de « SLEEP ».

Max Richter

Max Richter est l’un des compositeurs les plus influents de sa génération. La fusion entre technique classique et technologie électronique, découverte dans des albums solo de référence et les innombrables bandes originales de films, musiques de ballet et autres créations musicales pour l’art ou la mode, lui vaut des légions de fans à travers le monde et a ouvert la voie à toute une génération de musiciens.

Son neuvième album solo, le premier composé et enregistré dans son nouveau studio dans la campagne tranquille de l’Oxfordshire, trace l’autoportrait fugace d’un musicien en perpétuel mouvement. Selon les propres termes de Richter, In a Landscape est un disque qui cherche à « réconcilier les polarités » en réunissant l’électronique et l’acoustique, le monde humain et la nature, les grandes questions et les plaisirs simples de la vie.

À l’été 2022, Max Richter a commencé à composer cet album de 19 titres pour contrebalancer la portée politique de ses projets précédents : Exiles, une musique de ballet sur la crise des réfugiés, et Voices, construit avec un « orchestre négatif » et des centaines de lectures de la Déclaration universelle des droits de l’homme. À cette époque, les commandes de Richter étaient tout aussi spectaculaires et conceptuelles, à l’instar de l’adaptation en ballet du roman postapocalyptique MaddAddam de Margaret Atwood, de la musique d’une rétrospective consacrée à Mark Rothko, ainsi que de bandes originales pour le film de science-fiction Spaceman de Johan Renck et la minisérie d’espionnage The Veil avec Elisabeth Moss.

Son projet suivant exigeait donc un rééquilibrage. En s’intéressant à l’environnement immédiat de Richter, In a Landscape délimite un espace psychique propice à la méditation sur le présent tout en intégrant les influences artistiques de l’artiste, de Bach à Purcell en passant par la poésie de Keats, Wordsworth et Anne Carson. « C’est moi qui regarde autour de moi en essayant de comprendre où je suis, comme si j’écrivais un mémoire sur l’instant présent », explique-t-il.

In a Landscape est son premier album solo enregistré au Studio Richter Mahr, le refuge créatif minimaliste et éco-responsable qu’il a conçu et gère lui-même avec son épouse, l’artiste plasticienne Yulia Mahr. « Le bâtiment tout entier est comme un instrument », dit-il. « Il s’agit d’explorer ses capacités, les sonorités de ses espaces et toutes ses textures pour tenter de découvrir son identité. »

Le processus créatif a été volontairement minimaliste, Richter rédigeant sa partition à la main et limitant sa palette à quelques couleurs seulement : quintette à cordes, piano à queue, orgue Hammond et synthétiseur MiniMoog, accompagnés de vocodeurs ainsi que d’effets de delay et de réverbération. « Je cherche toujours à aller à l’essentiel, à la version la plus simple de chaque chose. »

Neuf « Life Studies » constituées de prises de son en extérieur et du brouhaha du quotidien, s’insèrent comme autant d’interludes entre les morceaux enregistrés en studio : bruits de pas dans la forêt, œufs qui grésillent dans la cuisine, chariot roulant dans l’aéroport de Hong Kong, répétitions de Mozart au piano. Ces observations simples d’un créateur à l’esprit zen mettent en lumière le « paysage » évoqué par le titre du disque et rappellent les extraits sonores qui distinguaient ses deux premiers albums, Memoryhouse (2002) et The Blue Notebooks (2004).

D’un prélude grave et enveloppant (« They Will Shade Us With Their Wings ») à la sombre réinterprétation d’une mélodie empruntée au compositeur anglais du XVIIe siècle John Eccles (« Love Song »), l’album approfondit la quête qui anime Richter depuis toujours : atteindre « la franchise émotionnelle » avec des « choses merveilleusement réalisées ». De lumineuses volutes de piano (« A Colour Field ») et des nappes électroniques pensives (« Only Silent Words ») associent des énergies contraires avec une infinie légèreté : « La musique paraît très simple, mais rien n’est là par hasard ; j’ai soigneusement choisi l’emplacement de chaque note. » In a Landscape interroge aussi notre place dans un monde dégradé. En réponse aux visions proto-écologiques échevelées de Wordsworth et du poète d’après-guerre Peter Redgrove, deux morceaux (« And Some Will Fall » et « Late and Soon ») réinterprètent une séquence harmonique du XVIIIe siècle avec des envolées de cordes et de piano en écho à l’imagerie terrestre des poètes.

Fidèle au conseil de Rothko préconisant d’inclure une once d’espoir dans chaque œuvre (« 10 %, pour rendre le concept tragique plus supportable »), l’album se conclut néanmoins sur une note chaleureuse et solide lorsque cesse la ligne de basse répétitive de « Movement, Before All Flowers ». « Il est important de préserver un certain degré d’optimisme », dit l’artiste. « Le travail créatif implique une part de responsabilité psychologique. »

Au cours des vingt dernières années, Richter a insufflé sa sensibilité pleine d’humanité et d’émotion à une série de projets ambitieux – dont une réinterprétation des concertos pour violon de Vivaldi, son album-phare de neuf heures Sleep et la musique du ballet Woolf Works de Wayne McGregor – tout en sortant des albums à succès sur les thèmes des droits de l’homme, des migrations et de l’invasion de l’Irak en 2003.

Alors que Richter s’est débattu pendant des années avec de grandes idées et d’épineuses questions sociopolitiques, la création d’In a Landscape lui a ouvert les portes d’un monde nouveau et plus vert. Pour lui, la création musicale reste avant tout « une manière de produire une sorte de réalité alternative », un monde inventé « où chaque chose est à sa place ».