Zanele Muholi and David Goldblatt - From South Africa
- Date
- Du 09.09.2022 au 08.01.2023
- Lieu
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Espace Louis Vuitton München
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Maximilianstrasse 2a
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80539 München
- Tél.
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+49 89 55 89 38 100,
- Horaires
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Lundi au vendredi : 12h - 19h ; Samedi : 10h - 19h
L’Espace Louis Vuitton München est fier de présenter From South Africa dans le cadre du programme « Hors-les-murs » de la Fondation Louis Vuitton. Cette exposition met en avant les travaux photographiques de deux artistes sud-africains, conformément à la volonté de la Fondation de rendre accessibles des fonds de la collection à un plus large public international au sein des Espaces Louis Vuitton de Tokyo, Munich, Venise, Pékin, Séoul et Osaka.
From South Africa présente la série de paysages immortalisés en couleurs par David Goldblatt, qui dévoilent les relations complexes qu’entretiennent les Sud-Africains avec leur terre, et qui explorent la signification des structures - terme qu’utilise l’artiste pour désigner l’architecture, dans le sillage d’une nouvelle conscience nationale post-apartheid. Les clichés de David Goldblatt concordent avec ceux de Zanele Muholi dans la série Faces and Phases, qui compte des portraits pleins de dignité de personnes noires sud-africaines lesbiennes, transgenres et non conformes dans le genre. L’exposition comprend également des autoportraits de la série Somnyama Ngonyama signée Zanele Muholi, qui renvoient à des stéréotypes sur l’Afrique et la féminité pour rompre avec les archétypes liés à leur condition.
En 1989, David Goldblatt fonde le Market Photo Workshop à Johannesburg pour former les jeunes photographes marginalisés par le régime de l’époque. En 2001, Zanele Muholi rejoint le Market Photo Workshop pour étudier la photographie et devient alors l’élève de David Goldblatt, avec qui elle entretient des liens très étroits jusqu’à la mort de ce dernier. Inspirée par l’engagement politique de son mentor, Zanele Muholi poursuit sa réflexion et sa lutte face aux injustices permanentes qui frappent la communauté LGBTQIA+ en Afrique du Sud dans l’ère post-apartheid.
Son appartenance et sa forte implication au sein de la communauté LGBTQIA+ permettent à Zanele Muholi de dépeindre ses réalités de l’intérieur à travers une œuvre intime et parfaitement fidèle au quotidien vécu par ces individus marginalisés. Au-delà du documentaire purement social, les photographies de David Goldblatt et Zanele Muholi manifestent leur engagement militant visant à remettre en cause l’histoire passée et présente de leur pays en abordant les questions de l’identité personnelle et sociétale.
David Goldblatt retrace l’ensemble du pays, tant sur le plan géographique que politique, depuis les paysages grandioses du désert du Karoo jusqu’aux chemins ardus empruntés par les travailleurs immigrés noirs, contraints de vivre dans des zones régies par la ségrégation raciale. Décrivant l’Afrique du Sud durant l’apartheid, les puissantes photographies monochromes de David Goldblatt révèlent le contraste saisissant entre la vie des Noirs et celle des Blancs, ainsi que les façons dont les structures publiques ont rendu manifeste l’image qu’ont les citoyens d’eux-mêmes.
Zanele Muholi réalise des photographies, des vidéos et des installations qui s’inscrivent dans la lutte pour les droits de la personne afin de donner de la visibilité aux communautés noires lesbiennes, transgenres et non conformes dans le genre en Afrique du Sud et ailleurs. Depuis plus de 20 ans, Zanele Muholi immortalise et célèbre la vie des communautés noires lesbiennes, gays, trans, queers et intersexes.
Les artistes
Zanele Muholi
Zanele Muholi grandit dans un township à Durban en Afrique du Sud. Iel s'installe à Johannesburg à 19 ans et étudie le graphisme avant de s'inscrire en 2001 au Market Photo Workshop à Johannesburg, l’école fondée par David Goldblatt.
Après sa première exposition en 2004, à la Johannesburg Art Gallery, iel travaille pour le magazine Behind the Mask et co-fonde le Forum for Empowerment of Women, basé à Gauteng. Muholi se définit comme « activiste visuel·le ». Son travail vise à donner une visibilité à une communauté lesbienne marginalisée, souvent victime de violences. Son œuvre dépasse largement le documentaire social pour aborder frontalement la question de l’identité. Sa série Faces and Phases Follow up – commencée en 2006, celle-ci compte trois cents portraits – est devenue emblématique de sa démarche. Pour cette série, chaque femme est photographiée à différentes époques de sa vie. "Je cherche à établir une relation fondée sur une compréhension mutuelle de ce que signifie être femme, lesbienne et noire aujourd’hui", explique l'artiste. Les modèles sont invité·e·s à être plutôt des « participant·es » actif·ves, prenant part à la composition de la prise de vue, au costume et au choix du décor.
David Goldblatt
Issu d’une famille juive installée en Afrique du Sud depuis 1893, David Goldblatt s’intéresse à la photographie dès l'âge de 17 ans. En 1948, il réalise des recherches photographiques en parallèle a ses études commerciales.
À partir de 1963, il se consacre entièrement à la photographie. Privilégiant les prises de vue en extérieur, l’artiste travaille pour divers médias d’information tout en développant ses propres projets. En 1989, il fonde le Market Photo Workshop à Johannesburg. Ses collaborations fréquentes avec des écrivains et des journalistes reflètent la valeur qu’il accorde au texte dans l’interprétation de ses images. Ses œuvres se déclinent en différentes séries et documentent l’histoire de son pays. « Durant les décennies 1980 et 1990, j’ai photographié les structures que nous, Sud-Africains, avions bâties pendant l’ère de Baasskap [l’apartheid], en vigueur entre 1660 et 1990 environ, et au cours de laquelle les Blancs ont progressivement assis leur domination sur toute l’Afrique du Sud et sa population. Ce sont les valeurs exprimées au travers de ces structures que j’ai recherchées et tenté de faire apparaitre dans ces photographies et textes. À partir de 1999, cinq ans après les premières élections démocratiques instaurées par le Congrès national africain porté au pouvoir par Nelson Mandela, et jusqu’à présent, je me suis engagé dans un travail photographique similaire. » Goldblatt travaille en noir et blanc sous l’apartheid. À partir de 1994, son passage à la couleur accompagne l’espoir suscité par l’avènement de la démocratie. Depuis, il est revenu au noir et blanc : « Le noir et blanc correspond aux sentiments de colère, de déception et de peur que je ressens face à la déliquescence des valeurs démocratiques à laquelle nous assistons. La démocratie est très fragile, nous pourrions la perdre ».