Animitas (Blanc)

  • 2017
  • Christian Boltanski
  • Film, couleur, son

Animitas, est l’un des projets les plus ambitieux de l’artiste. Son concept : placer une œuvre de musée dans un désert. Il s’agit d’une installation extérieure de 800 clochettes suspendues à des tiges souples. Au Japon, ces clochettes traditionnelles sont accrochées aux portes ou aux fenêtres, avec un morceau de papier sur lequel figure un haïku. La première version de cette installation a été exposée dans le désert aride de l'Atacama, au Chili. Elle fait écho à la configuration de la voûte étoiléedans le ciel de l’hémisphère Sud, la nuit de la naissance de Boltanski, le 6 septembre 1944. Pour l’artiste, les clochettes qui tintinnabulent évoquent « la musique des astres et la voix des âmes flottantes ».

Le même dispositif a été mis en œuvre à trois autres endroits : l’île de Teshima au Japon (La forêt des murmures, 2016), près de la Mer Morte (à l’automne 2017) et l’île d’Orléans, au Québec, dans un paysage de neige ce dernier lieu donnant naissance à Animitas (Blanc). Vouée à disparaître avec le temps, cette installation itérative mélange l’histoire personnelle de Boltanski et les histoires de ces lieux. Chaque installation fait l’objet d’un plan-séquence, tourné de l’aube au crépuscule.

© Adagp, Paris, 2018. Photo © Louis Vuitton / Christian Kain, Courtesy Christian Boltanski et Eva Albarran

Christian Boltanski

La vie et la mort, la mémoire et l’oubli sont au cœur de son travail. D’abord sous forme de reconstitutions d’objets et de saynètes grotesques dont il est lui-même l’acteur, puis par le recours à des photographies de famille, il entreprend, dès 1969, de rendre compte de vies ordinaires – la sienne et celles d’anonymes.

Empruntant la position de l’ethnographe dont il simule les présentations, il fait le lien, dans ses fausses biographies, entre expérience individuelle et dimension collective. Le bricolage, le découpage, l’empilement de boîtes d’archives ou en métal rouillé, l’accumulation de vêtements, les jeux d’ombre et lumière, la projection d’images sont les moyens simples qu’il utilise pour réaliser des installations, parfois éphémères, chargées d’émotion. L’allusion aux tragédies de l’histoire est transcendée par une considération plus générale sur la fragilité de la vie humaine. Christian Boltanski a participé en 1972 à la mythique Documenta V d’Harald Szeemann, laquelle a fait émerger la notion de mythologie individuelle. Il a représenté la France à la Biennale de Venise en 2011.

Lire plus