Monet - Mitchell
Les expositions « Monet - Mitchell » mettent en scène un dialogue inédit entre les œuvres de deux artistes exceptionnels, Claude Monet (1840-1926) et Joan Mitchell (1925-1992).
« Dialogue Claude Monet - Joan Mitchell » sera introduit par l'exposition « Rétrospective Joan Mitchell » qui permettra la découverte de l'œuvre de Joan Mitchell par le grand public français et européen.
Les expositions « Monet - Mitchell » donnent à voir leurs sensations singulières face au paysage et à la nature, exprimées dans des formats souvent immersifs. Pour le dernier Monet, celui des Nymphéas, il s’agit de la restitution de motifs longuement observés devant les nymphéas de Giverny ; pour Joan Mitchell, dans l’atelier de La Tour, à Vétheuil, elle explore la transposition, à travers le filtre de la mémoire, de « feelings » – ces perceptions restées vives par-delà l’espace et le temps.
Dialogue Claude Monet - Joan Mitchell
Les Nymphéas de Claude Monet trouvent une consécration dès les années 1950 aux États-Unis, où ils sont perçus comme précurseurs de l’abstraction par les peintres de l’expressionisme abstrait. Après André Masson, Clément Greenberg, le célèbre critique américain, prend position pour défendre leur modernité : « Le principe que [Monet] a finalement trouvé (…) est plus large : il ne résidait pas dans la nature comme il pensait, mais dans l’essence même de l’art, dans sa faculté d’ « abstraction ».»
Dans ce contexte du « Monet Revival », Mitchell participe en 1957 et 1958 à des expositions consacrées à la notion d’ « impressionnisme abstrait », terme inventé par son amie Elaine de Kooning. Le rapprochement des deux artistes est affermi par l’installation de Joan Mitchell en 1968, à Vétheuil, dans une propriété, proche de celle où vécut Monet de 1878 à 1881. L’artiste a toutefois revendiqué une totale indépendance artistique.
Face au même paysage, celui des bords de Seine, les deux artistes partagent une sensibilité aiguë à la lumière et aux couleurs dont le jeu constitue le fondement de leur art. Mitchell cherche leur association dans une mémoire vive, sans cesse sollicitée ; l’évolution tardive de Monet se caractérise par l’abandon du contour des formes au profit seulement de la couleur à travers la captation d’une lumière fugitive. Sans repères figuratifs, les mondes végétaux, aquatiques et atmosphériques de Monet et Mitchell expriment leur rapport fusionnel et lyrique au paysage.
À travers une soixantaine d’œuvres emblématiques des deux artistes, l’exposition offre au public un parcours enchanteur et sensible, scandé par de remarquables correspondances visuelles et thématiques.
Rétrospective Joan Mitchell
En écho au dialogue Monet-Mitchell et afin de faire découvrir et mieux connaître l’œuvre de Joan Mitchell par le grand public, la Fondation présente, en collaboration avec le San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA) et le Baltimore Museum of Art (BMA), la plus importante rétrospective de Joan Mitchell en Europe depuis trente ans.
L'exposition réunit une cinquantaine d'œuvres sur 1000 m2, proposant une nouvelle version de l'exposition présentée aux Etats-Unis ces derniers mois avec des prêts spécifiques – entre autres du Centre Pompidou et du Musée du Monastère royal de Brou – que complètent une dizaine d'œuvres de la Collection de la Fondation Louis Vuitton.
Si dans la première moitié des années 1950, Joan Mitchell prend part à la scène américaine marquée par l'expressionnisme abstrait, l'exposition démontre la singularité de sa peinture, caractérisée par l'intensité de sa palette, sa recherche toujours reconsidérée de la couleur et de la lumière et son rapport intime aux paysages : « I carry my landscape around with me ». Nourri de souvenirs magnifiés par l’exercice de la peinture et de sentiments amplifiés par sa connaissance des grands maîtres modernes (Van Gogh, Cézanne, Matisse, Monet…), l'art de Joan Mitchell trouve aussi ses sources et ses équivalences dans la musique et la poésie, comme le soulignent plusieurs documents présentés ici.
La rétrospective s'attache à la vie et à l'œuvre d'une artiste désormais considérée comme l’une des voix les plus vives de la peinture dans la seconde moitié du XXe siècle. Suzanne Pagé, commissaire générale de l’exposition – qui organisa en 1982 la première exposition de l'artiste dans un musée français – note que sa peinture est la « quintessence de l’abstraction sur un mode totalement singulier par son paradoxe même, “ma peinture est abstraite, disait l’artiste, mais c’est aussi un paysage” ».
Figure de la scène new-yorkaise dès le début des années 1950, Joan Mitchell dialogue avec Franz Kline, Willem de Kooning... Elle développe une œuvre gestuelle, vibrante, mais déjà marquée par son rapport privilégié avec la peinture européenne du tournant des XIXe et XXe siècles et sa sensibilité toute particulière à la poésie.
L’exposition se développe au fil des grands cycles réalisés dans son pays de naissance, puis dans sa ville d'accueil, Paris. Elle s'y installe définitivement en 1959, avant de trouver, en 1968, dans sa maison de Vétheuil le lieu à l'unisson de son œuvre. D'abord célébrée par une peinture solaire, incandescente, Vétheuil devient synonyme de ses grands polyptyques des années 1970.
Dialogue Claude Monet - Joan Mitchell
Commissariat général de l’exposition
Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton, Paris
Co-commissaires
Marianne Mathieu, directrice scientifique du Musée Marmottan Monet,
et Angeline Scherf, conservatrice à la Fondation Louis Vuitton
assistée de Cordelia de Brosses, chargée de recherches
et Claudia Buizza, assistante conservateur
Rétrospective Joan Mitchell
Commissariat général
Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton, Paris
Commissaires de l’exposition
Katy Siegel, Senior Curator pour la recherche et programmation au Baltimore Museum of Art,
et Sarah Roberts, Andrew W. Mellon Foundation Curator et responsable des peintures et sculptures au SFMOMA.
Commissaire associé pour la présentation à Paris
Olivier Michelon, conservateur à la Fondation Louis Vuitton