CINDY SHERMAN ON STAGE – PART II

Cet événement s’inscrit dans le programme « Hors-les-murs » de la Fondation Louis Vuitton, dont la vocation est de mettre en valeur sa Collection au sein des Espaces Louis Vuitton de Tokyo, Munich, Venise, Pékin, Séoul et Osaka, à travers des projets d’envergure internationale, accessibles au plus grand nombre.

Icône mystérieuse, Cindy Sherman se métamorphose dans chacun de ses portraits masqués. Elle se représente tantôt en jeune star hollywoodienne (Untitled Film Stills, 1977-1980), tantôt en figure historique peinte par un grand maître (History Portraits, 1989-1990), en clown (Clown, 2003-2004) ou encore en homme (Men, 2019-2020). Lorsqu’elle pose devant son propre objectif, l’artiste tourne souvent son regard vers le spectateur, nous invitant à la rejoindre dans sa quête d’identité. Entre réalité et imaginaire, ses portraits conjuguent liberté d’expression et rêves, jouant, au fil de sa carrière, sur la beauté et l’intemporalité du noir et blanc, ou encore sur les tons vibrants de la couleur. Dès le début, Cindy Sherman s’est fixé un protocole qui reste inchangé : elle tourne l’objectif vers elle-même, mettant en valeur ses talents d’actrice, de costumière, modèle, technicienne, éclairagiste, coordinatrice d’effets spéciaux, accessoiriste, retoucheuse photo, bref, d’artiste complète.

Cindy Sherman construit ses propres personnages et les inscrivant dans l’une de ses principales sources d’inspiration : l’esthétique du cinéma. Ses œuvres plurielles explorent de nombreuses thématiques, notamment le culte de la célébrité qui intriguait tant Warhol, ou encore les modes d’autoreprésentation propres à l’univers de la mode. Elle bouscule également les archétypes féminins et masculins, à travers le travestissement, l’identité sociale et la redéfinition du moi. Au-delà du cinéma, elle multiplie les sources d’inspiration – histoire de l’art, littérature fantastique, culture transgenre, son propre imaginaire – pour déconstruire les différents visages de la féminité.

Dans ses travaux les plus récents (Men), elle part de ses propres selfies, photographiés avec des filtres Instagram, pour exécuter des fresques. Ses œuvres interrogent la mémoire personnelle et collective. Elles brouillent les lignes, entre vérité et illusion. Rien n’est statique dans la vaste comédie humaine de Sherman. Son art exhaustif, pluriel, fascine les spectateurs depuis le début de sa carrière, dans les années 1970. Un succès nourri par la profondeur symbolique de ses images, la diversité de ses registres, son caractère impénétrable, le côté intime de sa production, qui ne repose que sur elle. Au XXe comme au XXIe siècle, sa démarche photographique joue sur l’art d’impliquer le spectateur. Après l’immense succès d’On Stage à l’Espace Louis Vuitton Beijing, cette exposition rend hommage à une carrière qui s’étend sur plus de cinq décennies. Elle dévoile, à Séoul, une sélection inédite et multiple, allant de ses premières séries à ses portraits photographiques les plus récents.