Piano Jazz Sessions : Yaron Herman Trio
- Date
- 19 mars 2022 – 20h30
- Lieu
- Auditorium
Piano Jazz Session
Pour clore cette Piano Jazz Session, Yaron Herman convie sur scène un nouveau collectif format trio, pour un programme d’improvisations et de créations en première audition mondiale. Il réunit ainsi trois partenaires de taille : le batteur Ziv Ravitz, fidèle partenaire de scène de Yaron Herman et Matt Brewer, contrebassiste de renom.
Ce concert sera diffusé en direct sur le site internet de la Fondation, medici.tv et Mezzo. Il sera aussi diffusé en différé sur Radio Classique lors d'une "Soirée spéciale Yaron Herman".
L'artiste
Yaron Herman
Passionné depuis l’enfance par le basket-ball, c’est à̀ la suite d’une blessure que Yaron Herman se tourne vers la musique et le piano plus particulièrement, dont il commence la pratique à l'âge de seize ans. Élève d’Opher Brayer, il acquiert rapidement une solide technique qui lui permet de donner ses premiers concerts en Israël. A 19 ans, il déménage à Boston afin d’intégrer la prestigieuse Berklee College of Music. Déçu par l’enseignement qu’il y reçoit, il quitte les États-Unis et fait escale à Paris, ville où il s’établira définitivement.
À 21 ans, il enregistre son premier album, Takes 2 to Know 1, en duo avec le batteur Sylvain Ghio. En 2006 parait Variations, un premier album solo dans lequel Yaron Herman dévoile un jeu pianistique virtuose et singulier à travers des compositions originales et de nombreuses reprises : George Gershwin, Gabriel Fauré, Sting ou encore des chants populaires israéliens. Véritable succès, ce disque fait l’objet d'une tournée qui offre à̀ Yaron Herman l’occasion de se produire à la Cité interdite à Pékin, une première pour un pianiste de jazz.
Deux ans plus tard, il fait honneur à̀ la formation en trio pour le disque A Time for Everything, dans lequel il est accompagné́ par le contrebassiste Matt Brewer et le batteur Gerald Cleaver, rencontrés à New York. Cet album bénéficie d’une reconnaissance internationale, en partie grâce aux reprises jazz de plusieurs chansons pop, comme Toxic de Britney Spears ou Message in a bottle, du groupe de rock britannique The Police.
Muse, second disque de ce même trio, parait en 2009 : il est élu « Album jazz de de l’année » sur Itunes. Yaron Herman multiplie également les collaborations avec de nombreux artistes comme le saxophoniste Raphaël Imbert, le clarinettiste Michel Portal ou plus récemment, le batteur Ziv Ravitz, avec lequel il fait paraitre en 2015 le disque Everyday sur le label Blue Note.
En mars 2017, Yaron Herman va plus loin dans ses explorations, sur son huitième album Y. Pour cette nouvelle aventure, le pianiste a retrouvé́ son alter-ego Ziv Ravitz et convié le bassiste de The Dø Bastien Burger. Le pianiste franco-israélien assume et fusionne toutes ses influences, qu’elles soient jazz, post-rock ou électro, qu’elles viennent de Sufjan Stevens, de Steve Reich ou de Keith Jarrett. Capable de dégager une énergie furieuse comme de laisser s’exprimer une sensibilité́ d’une infinie délicatesse, Yaron Herman a choisi ici de composer ses propres « chansons ». Car sur Y, il s’agit bien de chansons, chacune ayant ses couleurs, ses espaces que viennent enrichir les voix de ses amis chanteur et guitariste Matthieu Chedid alias -M-, le jeune producteur électro-pop français Dream Koala ou le bluesman et crooner Hugh Coltman. Entre une partie de batterie enregistrée sur portable (Jacob), chœurs célestes (Dreamson) ou cloches (Phoenix), le compositeur cherche, invente et peint un tableau musical merveilleux, à la hauteur de ses inspirations sans limites.
En 2018, Yaron Herman participe à̀ deux projets. Premièrement il forme un trio avec le talentueux batteur Ziv Ravitz et le bassiste Sam Minaie (en tournée mondiale avec Melody Gardot). Enfin, il a créé́ un album avec la GECA de Genève, suite auquel ils se sont représentés dans des salles prestigieuses comme le 104 à Paris ou la Elbphilharmonie d’Hambourg.
Son 9e album Song of the Degrees a été́ enregistré en compagnie de Ziv Ravitz ainsi que Sam Minaie. Celui-ci est sorti en février 2019 sur le prestigieux label Blue Note.

Matt Brewer
Contrebasse
Matt Brewer est l'un des meilleurs contrebassistes au monde. Il naît le 20 avril 1983 à Oklahoma City mais passe la majeure partie de sa jeunesse à Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Né dans une famille de musiciens, Matt est entouré de musique dès son plus jeune âge, son père et son grand-père étant tous deux musiciens de jazz, et sa mère, mélomane passionnée et DJ à la radio, lui faisant même écouter des albums de jazz classiques avant sa naissance… Il commence à jouer de la batterie dès l'âge de 3 ans, apprenant les rudiments sur un pad d’entraînement, mais il ne prend la musique au sérieux qu’à ses 10 ans, lorsqu'il découvre la contrebasse au cours d'un programme d'été à l'Interlochen Center for the Arts dans le Michigan.
C'est là qu'il commence à étudier la contrebasse classique avec deux professeurs de renommée mondiale, Winston Budrow et Lawrence Hurst, tout en apprenant le jazz avec son père. Matt donne des concerts professionnels à 12 ans dans la région d'Albuquerque et ne tarde pas à remporter les prix des plus grands festivals de jazz universitaires, lauréat à deux reprises du prix le plus convoité du festival, qui n'avait jamais été décerné à un élève de collège. Il poursuit l’étude de la contrebasse classique avec le brillant premier contrebassiste de l'Orchestre symphonique du Nouveau-Mexique, Jean-Luc Matton, mais il se rend vite compte qu'il lui faut être dans un environnement plus créatif et centré sur l'art. Aussi décide-t-il d’entrer au lycée à l'Interlochen Arts Academy. Matt continue à étudier la contrebasse classique et suit des cours de jazz. Pendant ses années de collège et de lycée, Matt est sélectionné parmi des candidats de tout le pays pour participer au Grammy Band. Il se produit ensuite dans l'émission télévisée des Grammy Awards 2000 dans un groupe qui est le premier à se produire dans l'émission sans être nommé pour un Grammy. Une fois son diplôme de l'Interlochen Arts Academy en poche, Matt participe à la première promotion du Juilliard Jazz Program et étudie avec les contrebassistes Rodney Whitaker et Ben Wolfe.
Après avoir passé deux ans à la Juilliard School, il décide de quitter l'école pour se consacrer à ses tournées. Depuis, il travaille avec des artistes tels que Greg Osby, Gonzalo Rubalcaba, Lee Konitz, David Sanchez, Terence Blanchard, Aaron Parks, Jeff « Tain » Watts, et bien d'autres. Il figure sur des dizaines d'enregistrements, dont deux sur le label Blue Note, « Channel Three » de Greg Osby et « Avatar » de Gonzalo Rubalcaba. Matt dirige également des groupes à New York, se produisant à la Jazz Gallery, Fat Cat et le Tribeca Performing Arts Center. Son groupe se produit également au New Mexico international Jazz Festival. Il est membre auxiliaire de la faculté de la New School, invité à titre d'artiste et de professeur au Banff Center, et il donne des cours et des master classes dans le monde entier.

Ziv Ravitz
Batterie
Ziv Ravitz habite à Brooklyn, épicentre de la scène jazz-progressif. Il a été témoin et acteur de l’émergence de cette scène lors des 12 dernières années, en jouant avec Lee Konitz Quartet, Kurt Rosenwinkel, Mark Turner, Yaron Herman, Shai Maestro, Omer Avital, Omer Klein, Joe Lovano, Mick Goodrick, Tomasz Stanko, Esperanza Spalding, Ben Monder, Ralph Alessi, Avishai Cohen (le trompettiste), M (Mathieu Chedid)..
Après avoir sillonné les routes du jazz une décennie durant aux côtés des meilleurs, le batteur se révèle aujourd’hui dans la peau du leader. Devenu un des éléments fédérateurs d’une scène particulièrement hétéroclite, Ravitz est partie prenante de cette génération de jazzmen sans frontières géographiques et stylistiques. Son aventure musicale chemine de Beer-Sheva en Israël, à Berlin, Paris, et New-York ; arpentant les contrées d’un jazz sans ornières, définissant avec ses contemporains les contours d’une musique libre et plurielle.
Son dernier enregistrement No Man Is An Island questionne les limites. Comment maintenir l’interaction au sein d’un trio. Comment insuffler une dynamique sans contrebasse ni piano, tout en trouvant un équilibre entre les peaux de la batterie, l’apport harmonique de la guitare et le contrepoint du soufflant au saxophone.
Ravitz, qui s’était distingué par des compositions d’apparence naïve (“Cinema G”, devenu un des morceaux emblématiques du Shai Maestro Trio), distille un matériel musical onirique aux compositions volontiers puissantes à leurs heures, en témoignent le titre éponyme de l’album ou “The Dragon”.
Ravitz, c’est une personnalité hors du commun, une de celles qui n’oscille pas de la scène aux coulisses. Le vocable “charisme” revêt ici une signification toute autre, une aura qui irradie littéralement la personne et sa musique.
Rompu au rôle d’accompagnateur pendant tant d’années, le leader Ziv Ravitz pourrait bien faire une carrière brillante dans un genre nouveau. Eternel catalyseur d’énergie et de talent, ce dernier dévoile le cadre d’un terrain de jeu infini. Enregistré avec Nir Felder, Gilad Hekselman et Vincent Peirani, il se produit sur scène avec Christophe Panzani (saxophone) et Federico Casagrande (guitare). En cinq mots : “No Man Is An Island” prend position pour sa génération.
