Class War, Militant, Gateway

  • 1986
  • Gilbert & George
  • Triptyque : papier photographique, sériegraphie sur surface satinée
  • Class war: 363 x 1,010 cm - Militant: 363 x 758 cm - Gateway: 363 x 758 cm
Elle illustre l’aventure de l’individu, depuis son appartenance à une communauté jusqu’à la réalisation d’une conscience personnelle et l’affirmation de soi. Comme dans la plupart de leurs œuvres, les images – organisées selon une grille de cadres noirs – sont présentées en une frise où dominent le rouge, le blanc et le bleu. Gateway (« entrée ») montre les artistes frontalement, en pied, un bâton rouge à la main, encadrant les jeunes gens penchés dans une attitude expectative, devant un massif de fleurs rouges se détachant sur un paysage urbain noir et blanc. Au fond du panneau central Class War (« lutte de classe »), une foule en noir et blanc se déplace vers quatre ouvertures – les différents aspects de la cité ? –, surmontées de gros plans des yeux des artistes – le regard de la société ? – se détachant sur un fond circulaire rouge, tandis que les jeunes gens en pantalon bleu, de profil ou de trois-quarts, défilent en tenant un bâton. La composition du troisième panneau, Militant (« militant »), est simplifiée : quatre jeunes en pied, la tête droite, chacun tenant un bâton comme emblème de leur liberté conquise. Le bâton, symbole central de cette composition, est le signe d’une dignité difficile à conquérir, Gilbert & George considérant que la jeunesse doit toujours lutter pour trouver sa place.

© Gilbert & George. Photo © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage © Gilbert & George. Photo © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage © Gilbert & George. Photo © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage

Accrochages

Gilbert & George

Nés en 1943 et en 1942, dans les Dolomites (Italie) et dans le Devon (Angleterre), ils vivent et travaillent à Londres (Royaume-Uni). Dès leur sortie de la Saint Martin’s School of Art où ils se rencontrent en 1967, Gilbert & George se font connaître en s’autoproclamant deux « sculptures vivantes » formant un seul artiste.

Habillés de costumes conventionnels, le visage impassible et recouvert de poudre de couleur, ils interprètent une chanson des années 1930, Underneath the Arches, assimilée au monde des déclassés, choisissant d’emblée de se démarquer de leur entourage artistique immédiat, formaliste et conceptuel. De la mise en scène du banal (marcher, chanter, lire, boire), ils tirent une matière visuelle qu’ils exploitent dès le début des années 1970 dans des assemblages de photographies d’abord en noir et blanc, puis en couleurs, dont le dispositif en grille a été fréquemment comparé au vitrail. Revendiquant un « art pour tous », ils développent un nouvel humanisme au contenu universel tout en se refusant à en donner une interprétation univoque. La religion, la sexualité, la mort, la violence, présentes à la une des tabloïds, sont les thématiques principales de compositions directement inspirées de leur vie dans un quartier populaire de l’Est londonien où ils s’installent dès leurs débuts. À partir de 2004, l’utilisation de l’informatique leur permet de réaliser des allégories toujours plus sophistiquées, témoignant des évolutions du monde contemporain.

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