Grillo

  • 1984
  • Jean-Michel Basquiat
  • Technique mixte : acrylique, huile, photocopie, crayon gras et clous sur bois, oeuvres composées de 4 éléments
  • 243,8 x 537,2 x 47 cm
Le premier et le troisième panneau frappent immédiatement le regard. Deux figures monumentales, l’une surmontée d’un morceau de bois noir parsemé de clous, l’autre d’une couronne dorée, se détachent sur un fond blanc couvert d’un collage de signes, de dessins et de fragments de phrases. Hérissée de clous, une barre verticale sépare le premier panneau de son voisin, d’un fond vert profond, recouvert de dessins et de zones blanches. Le quatrième panneau, plus abstrait, un mélange de jaunes et de verts, est borde d’une barre verticale couverte de clous. L’œuvre renvoie à l’univers du graffiti, mais évoque aussi, dans son utilisation des clous et de fragments de textes, le pouvoir attribue aux symboles, aux statues d’intercession et aux fétiches typiques des traditions africaines et caribéennes. Par ses références simultanées au collage et au recyclage à la manière de Rauschenberg et à l’efficacité plastique du monde urbain héritée de Warhol, Jean-Michel Basquiat démontre sa capacité à transcender des sources culturelles variées en un style personnel débordant d’énergie juvénile.

Accrochages

Jean-Michel Basquiat

Apparue dans les années 1980, l’œuvre de Jean-Michel Basquiat, artiste américain d’origine haïtienne par son père, est aussi précoce que fulgurante. De 1977 à 1980, il tague les murs de Manhattan de messages poétiques et subversifs sous le sigle de SAMO©. En 1980, devenu l’ami d’artistes comme Andy Warhol, Keith Haring et Francesco Clemente, il délaisse la rue pour se consacrer à la peinture.

Porté par l’énergie du hiphop (sampling, scratching, deejaying), sa pratique condense des références multiples : de Picasso à Penck, de Schwitters à Dubuffet et au mouvement Cobra, du jazz au vaudou. Ses références s’élargissent également à l’histoire et à la littérature mondiales, d’Homère à Malcolm X et Napoléon. Son style se caractérise par un chromatisme à la fois hardi et économe, par la répétition de figures primitives, de symboles comme la couronne ou le crâne, ou encore de chiffres et de formules scientifiques. Tels des palimpsestes, ses œuvres superposent dessins, ratures, peinture, collages de photocopies ou d’objets. La complexité chaotique et assumée de ses compositions conjugue une exubérante spontanéité et une maîtrise de matériaux et techniques variés, de l’acrylique à la sérigraphie, des marqueurs aux sprays.

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