Sigmar Polke
Né en Silésie, une province allemande devenue polonaise après la Seconde Guerre mondiale, Sigmar Polke s'installe en République Fédérale Allemande avec sa famille en 1953. Après un bref apprentissage chez un maître verrier, il suit les cours de l’Académie de Düsseldorf où il rencontre Gerhard Richter. L’intégration de la trame photomécanique dans sa peinture à partir de 1963 sous-tend ses premières manipulations sur les images.
À partir des années 1970, Sigmar Polke réalise des œuvres où se superposent motifs iconographiques et motifs abstraits. Sans cesser de diversifier la nature de ses supports (imprimés ou transparents), il expérimente aussi des pigments et des matériaux rares : laques, solvants, résines artificielles, oxydes d’argent ou arsenic. Ces expérimentations sans cesse renouvelées, la transparence des supports, l’utilisation de tissus imprimés aux motifs courants, l’emprunt d’images préexistantes constituent sa peinture comme un territoire hétérogène, hybride et foisonnant. En convoquant une iconographie liée aux événements traumatiques de l’histoire (la Terreur, les camps de concentration) ou en citant des artistes célèbres (Goya, Dürer), Sigmar Polke invite le spectateur à s’interroger sur le pouvoir de la représentation. Ouvert à la contradiction, il propose, parallèlement à cette lecture critique de l’image, une expérience hallucinée de son apparition, comme le suggère métaphoriquement l’une de ses œuvres intitulée La Lanterne magique.