Commandé pour l'ouverture de la Fondation, Where the Slaves Live est un fragment échoué d’une histoire inconnue, une sculpture monumentale posée sur la terrasse Ouest. Inspirée par le bâtiment et son environnement naturel, cette œuvre – dont le titre, Where the Slaves Live, rappelle la racine latine du mot vernaculaire – prend la forme d’un objet mystérieux ressemblant à une citerne d’eau, motif récurrent chez Adrián Villar Rojas.
Deux jambes, réalisées par moulage direct sur le corps de l’artiste, sont posées au-dessus. Elles évoquent une présence humaine ancrée dans la nature. Composé de matériaux organiques et inorganiques disposés en plusieurs strates, cet étrange cylindre est un véritable « objet vivant », sujet à de continuelles transformations dans le temps. Faisant écho au dialogue avec la nature instaurée par l’architecture, cette création recèle un troublant et fascinant mystère.
« Cette œuvre essaie de forcer l’émergence de certaines formes et structures par la rencontre entre matières organiques (la terre, les plantes, les légumes, les fruits, les poissons) et produits industrialisés (une paire de tennis ou les pigments qui colorent les couches). À ce stade, l’ardeur au travail de l’homme se heurte au caractère capricieux de la nature dans la mesure où chaque “ objet composite ” ou “ compost ”, installé dans le réservoir, suppose une proposition, un résultat attendu et un produit fini résultant de son interaction avec l’environnement – lequel provoque toujours un détournement de l’entreprise initiale. »