Thomas Schütte
Marqué par l’enseignement de Gerhard Richter, Thomas Schütte trouve, loin des formes minimales et conceptuelles dominantes, une traduction originale de sa réflexion sur la représentation du pouvoir et la responsabilité sociale de l’art dans des maquettes d’architecture conçues comme des « modèles à penser ».
L’idée de monument est centrale à sa réflexion. Intégrée dès les années 1980 dans ses maquettes et installations comme indicateur d’échelle, la figure est indissociable de cette inscription politique dans l’espace. À la suite d’un séjour de l’artiste à Rome en 1992, la figure s’autonomise. Le recours à des techniques et des matériaux traditionnels, tels l’argile, la cire, la céramique, l’acier ou le bronze, s’accompagne du réexamen des thèmes classiques de la figuration : nus féminins, personnages en pied. L'œuvre de Schütte s’exprime alors de manière plus apaisée dans des gravures, des aquarelles de fleurs et des portraits, certains intimes. Le questionnement sur l’échelle, issu du monument, demeure dans des représentations de personnages, silhouettes plus grandes que nature, distantes et absorbées en elles-mêmes.