« Postulant qu’une zone de non-savoir doit exister géographiquement et qu’une brèche est possible dans le recouvrement des récits sur un territoire », Pierre Huyghe entreprend une expédition en Antarctique où la fonte de la banquise a laissé apparaître de nouvelles îles et fait accélérer la mutation de la faune. Il navigue à bord de l’ancien voilier de Jean-Louis Étienne, Tara, avec une équipe composée d’artistes et de scientifiques. Une fois débarqué, il convertit la forme de l’île en amplitudes sonores et lumineuses, qui donneront ensuite naissance à une partition. Les pulsations analogues à sa topographie créent un langage émis aux abords d’une colonie de pingouins, parmi laquelle vit un albinos. À ce fascinant voyage dans l’immensité du cercle polaire succède un événement qui se déroule sur la patinoire de Central Park (New York) : un orchestre symphonique y interprète la composition musicale. Les intensités sonores déclenchent des variations lumineuses éclairant par moment l’étendue noire sur laquelle un pingouin automate se déplace. La surface comme les masses qui en émergent subissent des précipitations (pluie, vent, brouillard). Film documentaire de science-fiction, A Journey That Wasn’t plonge le spectateur dans une odyssée aussi bien visuelle que sonore.