Christian Boltanski
La vie et la mort, la mémoire et l’oubli sont au cœur de son travail. D’abord sous forme de reconstitutions d’objets et de saynètes grotesques dont il est lui-même l’acteur, puis par le recours à des photographies de famille, il entreprend, dès 1969, de rendre compte de vies ordinaires – la sienne et celles d’anonymes.
Empruntant la position de l’ethnographe dont il simule les présentations, il fait le lien, dans ses fausses biographies, entre expérience individuelle et dimension collective. Le bricolage, le découpage, l’empilement de boîtes d’archives ou en métal rouillé, l’accumulation de vêtements, les jeux d’ombre et lumière, la projection d’images sont les moyens simples qu’il utilise pour réaliser des installations, parfois éphémères, chargées d’émotion. L’allusion aux tragédies de l’histoire est transcendée par une considération plus générale sur la fragilité de la vie humaine. Christian Boltanski a participé en 1972 à la mythique Documenta V d’Harald Szeemann, laquelle a fait émerger la notion de mythologie individuelle. Il a représenté la France à la Biennale de Venise en 2011.