No exit

  • 1989
  • Louise Bourgeois
  • Bois, métal peint et caoutchouc
  • 2 m x 2 m x 2,5 m

No Exit (1989) est, par son dépouillement et son austérité, l’une de ses œuvres clefs de la fin des années 1980. Louise Bourgeois est inspirée par un souvenir d’enfance, lorsque l’artiste se cachait sous les escaliers pour espionner son père. Un paravent en tôle entoure une volée de marches qui ne mènent nulle part et au pied desquelles se trouvent deux grandes sphères en bois. Référence explicite à la figure du père, l’œuvre évoque l’appareil génital masculin et/ou l’entrée d’une grande maison. Cette maison qui concentre tous les souvenirs d’enfance de Louise Bourgeois dont la vie familiale fut mouvementée du fait de la conduite d’un père volage, trompant notamment sa mère avec la jeune fille au pair anglaise. L’œuvre symbolise ici la dualité intérieur/extérieur, l’intériorisation des émotions et l’extériorisation des sentiments. Le titre No Exit, pas de sortie ni d’échappatoire, pointe le caractère irréversible des traumas infantiles et le poids du secret qui les entoure. L’artiste a néanmoins suspendu, à l’intérieur de l’escalier, deux cœurs en caoutchouc évoquant l’importance vitale de l’amour.

© The Easton Foundation / Adagp, Paris 2020 © Primae / David Bordes © The Easton Foundation / Adagp, Paris 2020 © Primae / David Bordes

Accrochages

Louise Bourgeois

Née en France, Louise Bourgeois émigre aux États-Unis en 1938 avec l’historien de l’art américain Robert Goldwater qu’elle vient d’épouser. Jusqu’à la fin de sa vie, l’artiste va puiser dans sa biographie (les rapports difficiles avec son père, la nostalgie de sa terre natale, l’hystérie, la peur…) la matière psychologique et émotionnelle de ses œuvres.

Sa consécration tardive (rétro spective au MoMA en 1982) aura des effets très stimulants sur son travail, qui continue d’influencer de nombreux artistes d’aujourd’hui.

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