Raymond Hains
Figure majeure de la scène artistique d’après-guerre, Raymond Hains développe une œuvre inclassable qui se nourrit de rencontres, de découvertes, de promenades, de voyages et d’histoires.
Dans un esprit dadaïste, sa pratique se fonde sur un système d’associations, de coïncidences et d’analogies entre les êtres, les mots, les choses, les objets, les lieux et les images. Au tournant des années 1950, lors d’une déambulation en compagnie de l’artiste Jacques Villeglé dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris, Raymond Hains prélève dans l’espace public, la première d’une longue série d’affiches qui seront tour à tour décollées, déchirées, lacérées ou arrachées, avant d’être marouflées sur toile ou laissées sur leur fond originel, et d’en modifier ou non la composition initiale générée par les manipulations de la foule anonyme. Ce geste fondateur, qui élève au rang d’oeuvre d’art un objet manufacturé déchu, ouvre la voie à un principe d’appropriation et de détournement que l’artiste n’aura de cesse d’expérimenter.
