9.3.08 Grauwald

  • 2008
  • Gerhard Richter
  • Laque sur photographie
  • Sans cadre: 18.5 x 12.5 x 0.0 cm

L’artiste recouvre partiellement l’image de peinture qu’il étire, comme dans ses grandes abstractions, créant ainsi des correspondances inattendues entre sujets, traces de mouvement et matières.

© Gerhard Richter 2019 (16012019) © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage

Accrochages

Gerhard Richter

D'abord héritier de la tradition académique enseignée aux Beaux-Arts de Dresde (alors en Allemagne de l’Est), Gerhard Richter s’est emparé de la photographie dès le début des années 1960 pour construire, dans la lignée du réalisme capitaliste de ses premières expositions, une réflexion sur la peinture et la finalité de l’art.

Marqué par l’expérience des années de guerre, il trouve dans ce médium une distance critique pour aborder des sujets où le politique et l’histoire sont étroitement liés à la sphère intime. Il reproduit tout au long de sa carrière des photographies de magazines et de journaux, ainsi que ses propres photographies – images de ses proches ou albums de famille –, et développe parallèlement une forme d’abstraction où coexistent grilles colorées, abstraction gestuelle et monochromes. Richter revisite ainsi, non sans distance ironique, l’histoire de la peinture, les thèmes romantiques et sublimes, l’abstraction géométrique ou lyrique. Plus qu’un parallélisme, cette coexistence entre figuration et abstraction apparaît comme une mise en abîme faisant écho à la profondeur matérielle de la surface grattée; et des éléments photographiés devinés par transparence, ou à celle, mentale, matérialisée par certains titres renvoyant à des atmosphères, des éléments naturels ou encore des prénoms. Loin d’être réductrice et conceptuelle, cette recherche de toute une vie trouve sa radicalité dans son hésitation entre effacement et dévoilement.

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