Trisha Donnelly
En 2002, Trisha Donnelly réalise l’un de ses « events » les plus fameux. Arrivée à cheval et habillée en soldat napoléonien à la galerie Casey Kaplan, l'artiste annonce que l'Empereur a abdiqué.
Restée légendaire, cette intervention surréaliste résume l'étrangeté et le mode d'action du travail de Donnelly : des expositions qui s'animent de manière fragmentaire, des œuvres qui prennent forme dans un non-sens et qui refusent la communication habituelle pour se transmettre par l'allusion. En 2005, lors de son exposition à la Kunstverein de Cologne, l'artiste diffusait Untitled (2005), pièce sonore à partir d'un enregistrement d'orgue, seulement quelques minutes, lors de l'ouverture de l'exposition et de sa fermeture. Aux visiteurs tardifs ou pressés, l'exposition réservait dessins et constructions mais également une voix d'outre-tombe qui à intervalles irréguliers faisait entendre la phrase « ohh egypt ». Dans ses développements mystiques et son esthétique éthérée, l'œuvre de Donnelly n'est pas sans évoquer l'ésotérisme des années 1960. Néanmoins, c'est bien au regard d'une période contemporaine, portée par l'hyper-communication, la fragmentation des images, leurs collisions et la consommation rapide, que se construit son œuvre. Celle-ci n'est pas autoritaire, elle fait grâce au spectateur d'investir ou non son travail, d'accepter ou non la partie.