Strange Magic

  • 2014
  • Sarah Morris
  • Film sur l'architecture du bâtiment dessiné par Frank Gerhry. Musique de Liam Gillick Film (Red Epic MX), couleur, son
  • Durée : 30 min.
Le processus créateur de Frank Gehry, l’évolution de son travail et sa méthodologie sont ici restitués dans le contexte institutionnel, urbain et social, de ce nouveau lieu. L’architecte dans son studio à Los Angeles, des ouvriers sur le chantier, des rues parisiennes, les abords du Bois de Boulogne : les images se succèdent, portant une attention particulière aux détails, couleurs et matériaux. « Les films sont pour moi comme un atlas, un manifeste de tout ce qui m’intéresse : la production, les villes, créer des situations, la politique, la psycho-géographie de la carte, le spectacle et, évidemment, la couleur. Par exemple, les incursions de Frank Gehry dans le domaine du graphisme et de la programmation informatique en 3D jouent un rôle dans Strange Magic ; c’est comme un paysage abstrait, comme une peinture. De même, mes tableaux sont un espace virtuel, une architecture virtuelle. Ce film explore une sorte d’accumulation, d’empilement de formes sociales, de rêves et de processus. Je m’intéresse à la manière dont les images de séduction se transmettent et se conçoivent. Ce que je veux communiquer, c’est le fait que ce bâtiment est insaisissable et impossible à représenter en une seule idée. C’est une allusion, quelque chose qui bouge et qu’il est impossible de figer. C’est cela qui constitue l’intrigue. Gehry reste également insaisissable. C’est sa grande force. » affirme l’artiste.

© Parallax. Photographie © Fondation Louis Vuitton / Marc Domage

Accrochages

Sarah Morris

Depuis la fin des années 1990, Sarah Morris développe à travers ses peintures et ses films une double vision, celle de l’espace urbain et de l’architecture. Peinture et cinéma sont les deux facettes d’une œuvre qui s’est faite miroir d’une hyper-modernité. Ses films s’inscrivent dans un contexte social et urbain précis, mettant en lumière des lieux emblématiques.

La rigueur formelle de la composition, des cadrages, des couleurs ainsi que la dynamique visuelle sont soulignées par la musique de l’artiste Liam Gillick. « Les images de mes films jouent toujours avec les concepts de spectacle, de marchandise, de pouvoir politique ou de pouvoir en général. Les images utilisent (et s’amusent d’) un vocabulaire de propagande de telle sorte que la musique se lie intimement à l’image. Comme pour tous mes films, la musique est écrite par Liam Gillick et n’est pas composée pour les images. Ce que Liam crée, ce sont des unités musicales, une série de modalités autonomes par rapport à la production des images. L’improvisation intervient ainsi à de nombreux niveaux. Tantôt, la musique va contre l’image, tantôt elle accompagne l’image. Cela dépend de moi. Elle fonctionne comme les modalités en psychologie. C’est une sorte d’alchimie. Il y a dans mes films un aspect de « citation », tels des extraits d’un inconscient politique des formes. En un sens, les images vous sont déjà familières, même si vous ne les avez jamais vues. » déclare Morris.

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