Anicka Yi
S’appuyant sur les recherches de scientifiques, biologistes et parfumeurs, Anicka Yi élabore depuis une dizaine d’années une œuvre singulière à la croisée du politique et du macrobiotique.
L’artiste, née en Corée du Sud, vit depuis l’âge de deux ans aux États-Unis, d’abord en Alabama puis en Californie. Elle dit avoir vécu dans une famille coréenne-américaine. Après des études au Hunter College (New York), elle vit à Londres où elle travaille pendant quelques années comme styliste de mode et rédactrice de publicité. Âgée d’une trentaine d’années, elle commence à expérimenter la pratique artistique tout en se passionnant pour la parfumerie et la science.
Périssables, ses matériaux de prédilection sont aussi variés que des fourmis, de la fourrure, des fluides corporels ou des bactéries détournés à des fins d’installations, de sculptures et de films. Résultats d’une alchimie d’expérimentations et de matières – souvent incompatibles –, ses œuvres sont immersives par le biais d’une vidéo 3D ou d’environnements olfactifs. Tout en cherchant à rompre avec la suprématie du visuel, Anicka Yi s’intéresse à la façon dont les sens et la perception sont culturellement conditionnés et parle à ce sujet de « biopolitique des sens ».
Son exposition « You can call me F », conçue en 2015 avec le biologiste Tal Danino et présentée à The Kitchen à New York, posait, à travers des cultures de bactéries, la question What does feminism smell like ? Yi et Danino ont poursuivi ce travail lors d’une résidence au MIT sur le thème « The Art and Science of Bacteria ».
En 2016, Anicka Yi a reçu le Prix Hugo Boss décerné par le Solomon R. Guggenheim Museum de New York. C’est là qu’elle a présenté, en 2017, sa première exposition « Life is cheap » qui explorait son « intérêt sociopolitique pour l’olfaction ».
